Un homme qui crie

Un homme qui crie
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Un homme qui crie
Tchad, 2010
De Mahamat-Saleh Haroun
Scénario : Mahamat-Saleh Haroun
Avec : Youssouf Djaoro
Photo : Laurent Brunet
Durée : 1h32
Sortie : 29/09/2010
Note FilmDeCulte : *****-
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Le Tchad de nos jours. Adam, la soixantaine, ancien champion de natation est maitre nageur de la piscine d'un hôtel de luxe à N'Djamena. Lors du rachat de l'hôtel par des repreneurs chinois, il doit laisser la place à son fils Abdel. Il vit très mal cette situation qu'il considère comme une déchéance sociale. Le pays est en proie à la guerre civile et les rebelles armés menacent le pouvoir. Le gouvernement, en réaction, fait appel à la population pour un "effort de guerre" exigeant d'eux argent ou enfant en âge de combattre les assaillants. Adam est ainsi harcelé par son Chef de Quartier pour sa contribution. Mais Adam n'a pas d'argent, il n'a que son fils...

UN CRI INTERIEUR

Depuis treize ans et Kini et Adams d'Idrissa Ouedraogo, pas un film d'Afrique noire n'était parvenu à se glisser parmi les candidats à la Palme d'or au Festival de Cannes. Mais ça n'est pas la seule des distinctions d'Un homme qui crie, nouveau long métrage du Tchadien Mahamat Saleh Haroun, quatre ans après son très beau Daratt, primé par le jury de Catherine Deneuve au Festival de Venise. Dans Daratt justement, la guerre était un mauvais souvenir qui rejaillit, un traumatisme que l’on devait faire payer aux oppresseurs. Dans Un homme qui crie, elle est plus proche, on ne la voit jamais mais elle peut surgir à tout moment, menace invisible mais qui encercle les personnages. Haroun donne à voir un quotidien que tous espèrent paisible, au Tchad, installé malgré tout dans le contexte d'une pression sociale difficile. Si Daratt avait des allures de conte, Un homme qui crie aborde plus frontalement la réalité d’aujourd’hui, comment le conflit s’immisce dans la vie de quelques individus en proie à des difficultés (le père, contraint à un effort de guerre, doit fournir de l’argent… ou son fils) et qui vont être acculés jusqu’à l’irréparable. Un homme qui crie est porté par la relation ambiguë et complexe, à la dimension mythologique, entretenue par un père et son fils, puissant moteur tragique d’une histoire dont la simplicité narrative fait l’efficacité. Jusque son dénouement crépusculaire, magnifique et poignant.

par Nicolas Bardot

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Un homme qui crie a obtenu le prix du jury au Festival de Cannes 2010.

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