Un Américain bien tranquille

Un Américain bien tranquille
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Un Américain bien tranquille
The Quiet American
États-Unis, 2002
De Philip Noyce
Scénario : Christopher Hampton, Robert Schenkkan
Avec : Michael Caine, Brendan Fraser, Do Thi Hai Yen
Durée : 1h40
Sortie : 20/08/2003
Note FilmDeCulte : **----

Saïgon, 1952. Alors que la résistance vietnamienne bat son plein contre la présence française, un jeune américain chargé d’une mission humanitaire tisse des liens avec un journaliste anglais établi depuis longtemps sur le territoire. La jeune épouse de ce dernier ne le laissera pas indifférent.

UN AMERICAIN TROP TRANQUILLE

Triangle amoureux sur un volcan. Pendant que Philip Noyce filme la petite histoire des atermoiements sentimentaux du trio principal, c’est la grande qui se déroule en arrière plan: la réponse vietnamienne à la présence française d’abord, et l’aube naissante du sable mouvant dans lequel vont s’engager les Etats-Unis ensuite. La présence de Graham Greene, auteur du matériau de base (un roman déjà adapté à l’écran par Mankiewicz), laisse assez peu de doutes: dans un registre voisin (amours contrariés sous les bombes et apparences capricieuses), on peut sans l’ombre d’une hésitation préférer la somptueuse Fin d’une liaison de Neil Jordan. Noyce livre ici une copie quelque peu brouillonne dans ses moindres recoins, à l’image d’une mise en scène à grosses louches usant sans vergogne des ralentis les plus dangereux. Le spleen semble n’épargner personne: Craig Armstrong compose une irritante mélopée à la vulgarité parfois tapageuse (les percussions lors de l’attentat), l’actrice Do Thi Hai Yen ânonne comme elle peut ses répliques en phonétique et Brendan Fraser n’a même pas l’excuse de la langue pour expliquer son apathie. Seul chêne fier et solide comme un roc, Michael Caine, à l’aise comme dans ses pantoufles, fait montre d’une aisance qui manque cruellement à cette besogneuse entreprise. Son magnétisme et la joliesse d’une photo signée Christopher Doyle (comparse de Wong Kar-Wai) ne suffisent à inverser la tendance d’un film profondément mou et linéaire, pris dans les glaces insondables de ses personnages, aussi froids qu’incompréhensibles.

par Nicolas Bardot

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