Ultraviolet

Ultraviolet
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Ultraviolet
États-Unis, 2006
De Kurt Wimmer
Scénario : Kurt Wimmer
Avec : Sebastien Andrieu, Cameron Bright, Nick Chinlund, William Fichtner, Milla Jovovich, Ida Martin
Durée : 1h28
Sortie : 14/06/2006

A la fin du XXIe siècle, une maladie provoquant une mutation génétique engendre une nouvelle race d'humains. Ils sont plus forts, plus rapides et plus intelligents. Redoutant leur nombre et leur pouvoir croissant, le gouvernement les fait enfermer et leur fait subir de terribles tests avant de décider de les éliminer. Seule une femme, Violet, infectée par la maladie, est déterminée à protéger les siens et à se venger de ceux qui ont créé ces "nouveaux humains". Son unique espoir repose sur Six, un étrange petit garçon de dix ans...

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Finalement, ce qui fait le plus de peine à la vision de cette authentique purge qu’est Ultraviolet, c’est le fait qu’en un sens, Kurt Wimmer, cinéaste le plus rapidement has-been de l’Histoire, y nie totalement ce qui faisait la force de son précédent film. Equilibrium, objet rapidement devenu culte malgré son échec un peu partout dans le monde, défendu par une poignée d’admirateurs, descendu par une poignée d’abrutis de mauvaise foi, parvenait à imposer un univers carré, cohérent et surtout sobre, dans lequel les références à l’Histoire (politique et religieuse) ne prenaient jamais le pas sur l’humanité des personnages - excellemment interprétés. Avec Ultraviolet, Wimmer cherche à refaire le même film (on y retrouve le même souci de cohérence scientifique, les mêmes thématiques du totalitarisme et de la religion, la même passion pour les armes et l’utilisation qui en est faite), mais cette fois avec plus de moyens. Résultat: les couleurs sont criardes, les images puent la synthèse, les scènes d’action s’enchaînent à un rythme effréné, Jovovich est absente, les seconds rôles n’existent pas, et le tout est noyé dans une incohérence totale. Ultraviolet devient ainsi un objet pesant, totalement informe, d’une laideur rare, lourdement répétitif (la caméra qui entre dans les lunettes ou dans les oreilles des personnages, pitié!), dans lequel plus rien ne semble impossible (l’actrice court sur les plafonds, fait des bonds de quatorze mètres, évite les balles, roule avec sa moto sur les murs des buildings et tue au bas mot trois cents militaires armés sans subir la moindre égratignure). Mais où, bizarrement, chaque action est systématiquement ralentie par une pseudo-explication scientifique caractéristique de Wimmer, qui cadre mal avec le côté bande-dessinée de l’ensemble. Surnagent une ou deux scènes et un générique sublime… Une version "director’s cut" prévue en DVD ne devrait pas y changer grand-chose, et Wimmer risque bien de devenir le Mulcahy des années 2000. Triste.

par Anthony Sitruk

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