Ugly
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Inde, 2013
De Anurag Kashyap
Scénario : Anurag Kashyap
Durée : 2h04
Sortie : 28/05/2014
Rahul et Shalini, les parents de Kali, 10 ans, sont divorcés. La fillette vit désormais avec sa mère et son beau-père, Shoumik, responsable d’une brigade de la police de Mumbai. Un samedi, alors que Kali passe la journée avec son père Rahul, elle disparaît…
MOCHES ET MÉCHANTS
Révélé par Gangs of Wasseypur, l’Indien Anurag Kashyap signe avec Ugly un Mumbai noir – comprendre un thriller bien dark évoluant dans les bas-fonds de Bombai. Les bas-fonds d’Ugly ne sont pas tant sociaux (ses héros évoluent dans le monde du cinéma, sont des épouses dans une cage dorée ou des flics) que moraux : le portrait de la société indienne réalisé par Kashyap est d’une noirceur absolue. Tout est laid et pourri à tous les étages d’Ugly : relations de couples, d’amis, de parents à enfants, de flic à citoyen. Un vrai nid de vipères. Si l’histoire d’Ugly est celle, classique, d’une disparition d’enfant, c’est ce constat noirissime, celui d’une absence totale de moralité, qui se dessine en creux.
Mais Ugly est aussi un polar et qui bande ses muscles dès son intro sur du métal braillard. Kashyap peut faire le beau : Ugly est efficace, aussi vif lors d’une course poursuite que lors d’une discussion au poste de police (formidable échange entre le héros et un commissaire en splendide tête à claques). Le montage alerte et la liberté de ton participent également à rendre le film bouillonnant. Sa narration labyrinthique égare un peu dans sa deuxième partie. Mais son ténébreux jusqu’auboutisme, de ses séquences absurdes où des gus se font des selfies en slibard à ses touches d’un tragique implacable, emporte le morceau.
