Udaan
Inde, 2010
De Vikramaditya Motwane
Scénario : Anurag Kashyap, Vikramaditya Motwane
Avec : Rajat Barmecha
Photo : Mahendra Shetty
Musique : Amit Trivedi
Durée : 2h18
Après avoir été abandonné huit ans dans un pensionnat, Rohan revient dans la petite ville industrielle de Jamshedpur. Il se retrouve oppressé entre un père autoritaire et un jeune demi-frère, dont il ne connaissait pas l'existence. Contraint à travailler dans l'usine sidérurgique de son père ainsi qu'à poursuivre des études d'ingénieur, il tente malgré tout de forger sa propre vie en réalisant son rêve : être écrivain.
PAPA DON'T PREACH
Alors que les films musicaux indiens se sont invités, au compte goutte certes, mais régulièrement, dans les salles françaises depuis le boom du fantastique Devdas en 2002, les films contemporains non-musicaux sont restés quasi invisibles, à part quelques gouttes d’eau carrément croupies (voir les films de l’inepte Rituparno Ghosh, aussi gonflé de prétention que dépourvu de talent, cf son récent The Eternal pour s'en convaincre). Udaan est donc une bonne nouvelle, celle de l’éclosion d’un jeune cinéaste mettant de côté le folklore compassé pour se concentrer sur son énergie juvénile. Ici, le récit d’apprentissage d’un jeune homme renvoyé de son école et contraint à vivre avec un père tyrannique qui l’a abandonné pendant des années. L’écriture parfois à la truelle (il ne manque qu’un turban au père démoniaque pour faire un clone du Jafar de Disney), le tempo qui s’affaisse dans la deuxième heure (les 2h17 sont bien là), et le kitsch des chansons - mais juste en bande sonore - qui accompagnent les aventures du héros (du rock FM brut de pomme comme on n’en fait plus depuis Karate Kid) viennent noircir le tableau mais Vikramaditya Motwane se montre assez à l’aise dans ses scènes moins dramatiques, témoignant d’un certain savoir-faire formel et d’une générosité qui incitent à l’indulgence.
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Udaan fait partie de la sélection Un Certain Regard au Festival de Cannes 2010.