Twixt

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Twixt
États-Unis, 2011
De Francis Ford Coppola
Scénario : Francis Ford Coppola
Avec : Elle Fanning, Val Kilmer
Sortie : 11/04/2012
Note FilmDeCulte : *****-
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Un écrivain au succès déclinant arrive dans une petite ville à l'occasion d'une tournée de promotion. Il découvre qu'un meurtre mystérieux impliquant une jeune fille s'est produit. Une nuit, en rêve, un fantôme nommé V lui raconte une étrange histoire, qui pourrait avoir un rapport avec le meurtre. Il sera surpris d'apprendre que certaines des réponses à ses questions se trouvent dans sa propre vie...

LE CŒUR RÉVÉLATEUR

C'est en songes que Twixt est venu à Francis Ford Coppola, pas étonnant tant le film semble épouser les courbes d'un rêve, baignant dans un onirisme exacerbé où les nuits sont surchargées d'étoiles et où le temps n'a plus cours. Twixt, film totalement halluciné, peut, telle une rêverie, aller n'importe où: c'est l'histoire de Twixt, mais aussi celle de Coppola qui, depuis le virage opéré par L'Homme sans âge, privilégie les budgets limités pour une emprise totale sur ses projets, de A à Z. Coppola revient à l'horreur vingt ans après Dracula, tout comme il revient au gothique avec cette histoire d'écrivain raté, Stephen King au rabais qui signe ses bouquins dans des quincailleries de coin perdu. Qu'est-ce que Coppola peut avoir à raconter aujourd'hui? Alors que certaines de ses œuvres comme Apocalypse Now ou Le Parrain ont dépassé le cadre du simple film pour devenir, en quelque sorte, des hyper-emblèmes du cinéma, quelle pierre peut apporter Twixt? Coppola fait le pari de l'extrême, quitte à dérouter avec ce long métrage faussement miniature.

Cinéma pur: voilà ce qu'on peut d'abord ressentir face au nouvel opus du cinéaste. Le récit se laisse oublier pour mieux être submergé par la poétique, la forme, bizarre et tordue, plans de travers, jeux chromatiques, avalanches de nuits américaines, parfois jusqu'au kitsch (tout ce qui inclue les beatniks du bord de plage). Mais pour quel effet? Le cœur de Twixt, avec son artiste qui trouve la catharsis dans la création, n'est pas inédit. Mais les chemins empruntés par Coppola sont fascinants, rappelant par instants les méandres d'un Lynch ou l'onirisme hanté d'Antichrist de Lars Von Trier. Le réel est là, banal et pouilleux, planté devant nous. Le rêve s'en détache distinctement puisque le visuel semble échappé d'un conte. Mais peu à peu les codes sont brouillés. Le réel devient artificiel (avec ses parties de ouija complètement pipées) et c'est dans le rêve, d'apparence toc, que se trame l'essentiel. Dans le rêve, ou la création.

Le drame raconté par Twixt (celui d'un père qui se sent coupable de la mort de sa fille) fait directement référence au drame personnel qu'a connu Coppola lors de la perte de son fils, Gian-Carlo Coppola. Si Virginia semble de toutes les œuvres de Poe, ce dernier accompagnant le héros, lanterne à la main, un fantôme plane sur Twixt, bien réel. Lorsque Kilmer voit sa vie de couple partir en morceaux, c'est avec son ex-femme dans la vie réelle (Joanne Whalley) qu'il converse. Twixt peut prendre toutes les distances qu'il veut avec le réel, rêverie, fantômes, artifices de l'image, il parle pourtant de son auteur vampirisé comme le plus simple et pur des gestes de cinéma.

par Nicolas Bardot

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