Trouble
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France, 2005
De Harry Cleven
Scénario : Harry Cleven, Isabelle Coudrier, Sophie Hiet, Yann Le Nivet, Jérôme Salle
Avec : Christian Crahay, Patrick Descamps, Olivier Gourmet, Nathan Lacroix, Benoît Magimel, Natacha Régnier
Durée : 1h38
Sortie : 09/03/2005
Matyas est orphelin. Il est père d’un jeune garçon et marié à Claire, qui attend un deuxième enfant. Sa vie bascule le jour où il est convoqué chez le notaire. Suite à la mort de sa mère naturelle, il y apprend l’existence de son père et d’un frère jumeau, Thomas. Avec ce dernier, une relation trouble commence peu à peu à se tisser.
DOUBLE JE
Comme le laisse apparaître le générique de début en images de synthèse, la perception de la réalité n’est qu’une question d’angle de vue. C’est sans doute la problématique la plus intéressante posée par Harry Cleven dans son troisième long métrage. Mais le réalisateur belge n’y répond que partiellement, par le biais du doute qui assaille les plus proches de Matyas. Et à ce moment-là du film, le déroulement d’une intrigue policière des plus classiques ne surprend déjà plus. C’est dommage, car le décor, composé d’appartements cossus et de bureaux de notaires, les personnages, jeunes gens à brushing avares de leurs sentiments, et la réalisation très fonctionnelle, sont typiquement chabroliens. L’intériorité de Benoît Magimel également, passant d’un personnage à l’autre en l’espace d’un coup de peigne. Le faux semblant est aussi technique: pour rendre la gémellité crédible à l’écran, plus d’une centaine de plans ont été truqués, sans qu’aucun de ces effets spéciaux ne soit vraiment détectable par le spectateur. L’atmosphère est certes pesante, mais le trouble ne s’insinue que par intermittence, lorsqu’on ne comprend pas encore ce qui va se passer. Dès que le fil de l’intrigue se dénoue, c’est la déception: nous voilà en face d’un produit conventionnel, d’où le doute et l’interrogation s’effacent peu à peu. Les bonnes idées y sont certes présentes, mais mal exploitées, à l’image du mystère autour de l’épouse de Thomas ou de la réunion Tupperware entre jumeaux. Au final, ce qu’on préfère dans Trouble, ce sont les réponses que l’on ne possède pas, comme par exemple le rôle joué dans tout ça par ce père un peu fou, incarné par l’excellent Olivier Gourmet.
