Etrange Festival: Trash Fire

Etrange Festival: Trash Fire
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Trash Fire
États-Unis, 2016
De Richard Bates Jr.
Scénario : Richard Bates Jr.
Avec : Fionnula Flanagan, Adrian Grenier, AnnaLynne McCord
Durée : 1h31
Note FilmDeCulte : ****--
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Isabelle et Owen forment un couple explosif et parfois conflictuel. Lorsqu’ils apprennent que la famille va s’agrandir, la future maman pousse Owen à la présenter à sa famille, avec qui le jeune homme semble entretenir une relation traumatisante.

LE FEU SACRÉ

Révélé par la bombe Excision montré en France lors de l'Etrange Festival, Richard Bates Jr fait partie, aux côtés de Ti West ou Lucky McKee, des nouveaux talents indé du cinéma d'horreur américain. Excision était une fable féministe déguisée en comédie noire et grotesque. Le ton de Trash Fire est assez voisin: l'esprit est méchant et cruel, les vannes que se lancent les personnages sont acides, les tours pendables qu'ils se font sont parfois au bord du cartoon... mais dès le départ, le ton est menaçant. Le malaise est là, au bord du cauchemar. La maison va t-elle prendre feu ? Le réalisateur confie que le long métrage a servi d'exorcisme à sa propre dépression – le rire dans Trash Fire est effectivement toujours noir et désespéré.

Trash Fire s'ouvre par un logo vintage d'Orion, mais il ne s'agira pas pour autant d'un nouveau film d'horreur nostalgique des 80s. Les références de Richard Bates Jr semblent autres : Trash Fire emprunte au Southern Gothic et à son grotesque sudiste tout comme au Grande Dame Guignol (ou Psycho-Biddy), sous-genre horrifique peuplé de vieilles déglinguées – le cinéaste cite d'ailleurs Qu'est-il arrivé à Baby Jane? parmi ses influences. Bates Jr investit ces deux délicieux genres avec ludisme et offre à Fionnula Flanagan, la domestique adorablement creepy des Autres d'Amenabar, un rôle bigger-than-life de folle de dieu gavée de télé-évangélistes.

Owen et Isabel, les deux héros du film, sont ensemble mais ne savent plus vraiment pourquoi. Trash Fire décrit leur relation toxique tout comme il retrace les antécédents familiaux du garçon, tout aussi empoisonnés. Owen est un loser doublé d'un chieur, mais l'écriture parvient à faire ressentir la connivence qui persiste dans cette relation tordue. Trash Fire est affaibli par quelques maladresses (à l'image d'une scène explicative assez épaisse mettant en scène la vieille peau et un prêtre) et son finale ne décolle peut-être pas autant qu'on le souhaiterait. Mais il y a une flamme un peu folle dans ce portrait de famille nihiliste, un jusqu’au boutisme qui se révèle agréablement sinistre.

par Nicolas Bardot

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