Transformers: la Revanche

Transformers: la Revanche
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Transformers: la Revanche
Transformers: Revenge of the Fallen
États-Unis, 2009
De Michael Bay
Scénario : Ehren Kruger, Alex Kurtzman, Roberto Orci
Avec : Josh Duhamel, Kevin Dunn, Megan Fox, Tyrese Gibson, Shia LaBeouf, Isabel Lucas, John Turturro
Photo : Ben Seresin
Musique : Steve Jablonsky
Durée : 2h31
Sortie : 24/06/2009
Note FilmDeCulte : ****--
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Deux ans se sont écoulés depuis que Sam Witwicky a sauvé l'univers d'une bataille décisive entre les deux clans rivaux de robots extraterrestres. Malgré ses exploits, Sam reste un adolescent préoccupé par les soucis des jeunes gens de son âge : alors qu'il s'apprête à entrer à l'université, il doit se séparer de sa petite amie Mikaela et de ses parents pour la première fois de sa vie. Il lui faut aussi tenter d'expliquer son départ à son nouvel ami, le robot Bumblebee. Sam aspire à vivre une vie normale d'étudiant, mais il doit tourner le dos à son destin pour y parvenir. Si Sam a fait ce qu'il a pu pour tirer un trait sur le conflit qui a eu lieu à Mission City et revenir à ses préoccupations quotidiennes, la guerre entre les Autobots et les Decepticons, tout en étant classée secret défense, a entraîné plusieurs changements. Le Secteur 7 a ainsi été dissout et son plus fidèle soldat, l'agent Simmons, a été révoqué sans ménagement. Résultat : une nouvelle agence, NEST, a été mise en place.

WORK IT. MAKE IT. DO IT. MAKES US

Quel est le cahier des charges de toute suite d’un blockbuster ? La même chose, en plus. Pas forcément en mieux, mais en plus. Plus de tout. Plus de personnages, plus d’action, plus d’ampleur, etc. Fort heureusement pour les amateurs du premier opus, Transformers 2 ne déroge pas à la règle. Cette séquelle propose à quelques détails près exactement ce que l’on pouvait attendre de son réalisateur, Michael Bay. Autrement dit, un deuxième épisode identique au premier mais dont les qualités et les défauts ont enflé. Balayons d’entrée la question : oui, on retrouve ici le même genre d’humour parasite, souvent puéril et raté (la mère sur le campus, inutile et pas drôle ; les jumeaux), bien que quelques gags fassent néanmoins mouche (les boules de démolition). Par ailleurs, ce second volet semble se vouloir moins décomplexé que le premier. Si l’ouvrage fait toujours preuve de suffisamment de recul et de conscience de soi pour faire passer certaines pilules, il prétend également à une intrigue plus soignée. C’est tout à son honneur mais le résultat est un film de près de 2h30 qui abandonne parfois trop longtemps l’action pour se concentrer sur l’aventure (aussi engageante puisse-t-elle être). Cela dit, l’extension de l’univers de la saga est également l’un des gros atouts du film à côté, of course, de la maestria avec laquelle le cinéaste ordonne cet épique spectacle.

HARDER

Globalement, le constat est indéniable : non seulement les scènes d’action sont-elles énormes mais surtout, Bay a corrigé le défaut que le précédent avait à ce niveau, il les a rendues bien plus lisibles. Le metteur en scène recule sa caméra, filme plus large et plus longtemps, secoue et coupe moins, favorisant le mouvement dans le cadre au mouvement du cadre, laissant l’action respirer. Il a également eu l’intelligence de choisir cette fois de meilleurs décors pour ses combats de robots. Cette fois-ci, l’arrière-plan ne se confond plus autant avec la surface complexe, aux milliers de pièces, des machines. Les corps s’y distinguent davantage et l’action y gagne en clarté. A ce titre, le film paraît être une ode au corps métallique. Exceptés Optimus, Bumblebee et certains méchants, les Transformers de ce nouveau film sont avant tout des soldats presque anonymes dans une gigantesque guerre. Peu de temps est consacré à la personnalité de ces héros. Mais ce que le film perd en personnification, il le gagne en densité en ce qui concerne leur représentation physique à l'écran. Désormais, les robots apparaissent mille fois plus vivants, plus organiques. Non seulement ils abondent de fluides corporels – remplaçant l’urine comique du premier par des larmes, du sang, de la salive -, mais ils souffrent aussi. Certains sont passés à tabac ou tués de manière ultra-violente, éventrés, coupés en deux, énucléés. On notera même une séquence où cet aspect organique traverse un trip sexuel tendu, qu’on aurait aimé voir développé. Quelque part, alors que l’ensemble aurait pu paraître désincarné, le film transcende l’aspect « métal en pixels cassant du métal en pixels » pour se faire plus habité.

BETTER

Visuellement dédié à la gloire de ses gladiateurs de fer donc, Transformers 2 ne se contente pas de donner une autre dimension à leur présence physique, mais souhaite donner une autre dimension à leur univers. La mythologie établie par le premier chapitre instauraient déjà une bonne base à la saga, mais ce deuxième tome étend de beaucoup l’Histoire des Transformers. Dès l'ouverture, une fois de plus, le ton est donné. Le parti-pris est encore plus osé, plus grandiloquent. Dès lors qu’on accepte de faire le saut de foi, on se laisse embarquer par les efforts au premier degré de cette nouvelle aventure (à l’inverse du second degré ambiant du précédent film), placés sous le sceau de la puissance visuelle du cinéaste. Il y a des robots de partout, des petits, des grands, des actifs, des passifs, etc. Tantôt ils sont alliés aux humains, se battant à leurs côtés, une association très « comic book », tantôt ils sont juste entre eux, sans personnages humains. Assister à une scène assez longue où Megatron engueule Starscream avant de recevoir ses ordres du Fallen sur une base dans l’espace, c’est plutôt couillu en somme. Les personnages, le monde et le film s’en retrouvent plus denses, y gagnent en importance. Le scénario pousse même cette approche avec nombre de référents christiques tout le long du récit, développant la thématique du sacrifice chère à l’auteur (présente dans Rock, Armageddon, Pearl Harbor, Transformers) au-delà de la figure de la crucifixion (héros posant les bras en croix dans Rock, Pearl Harbor ou Bad Boys II). En gonflant de la sorte les enjeux dramatiques, Transformers 2 bénéficie également d’un gain d’émotion par rapport à son prédécesseur.

FASTER ?

Présentant une volonté de proposer ce que l’on appelle communément un « vrai film », le scénario de cette suite souffre cependant d’une structure maladroite. Tout le temps passé à étoffer l’univers des Autobots et des Decepticons a pour contrecoup un mauvais régulage de l’alternance entre intrigue internationalisée en une quête à la Indiana Jones et séquences de destruction massive que l’on attend impatiemment. La première moitié du long métrage parvient encore à gérer cette binarité mais la deuxième heure laisse disparaître l’action pendant trop longtemps avant de se ressaisir pour un final absolument apocalyptique (baptisée « The Giza Guerilla » par l’équipe). En soi, la durée totale du film n’est pas un problème, c’est le rythme qu'il ne faut pas laisser retomber. Et lorsque les robots ne se foutent plus sur la gueule, on a trop de temps pour juger de l’humour facile et des raccourcis du scénario. En fin de compte, on constate que cette suite n’est pas sans rappeler l’autre suite que Michael Bay a donnée à l’un de ses films : Bad Boys II. On retrouve la même auto-indulgence envers un côté un peu « roue libre » où tout passe, des blagues les plus infantiles à l’action la plus outrancière. En moins immoral cela dit. Et moins ennuyant. Shia LaBeouf est toujours aussi charismatique. Megan Fox parle moins mais en montre plus. Et même John Turturro est plus drôle ce coup-ci. Mais la véritable star reste Michael Bay. Parmi les nombreux morceaux de bravoure qu’offre le film, on en retiendra en particulier deux : le début en Chine (« The Shanghai Skirmish ») et la séquence dans la forêt. Durant ces deux pièces de résistance, s’esquisse à deux reprises un moment sublime voué à la glorification absolue d'Optimus Prime. Qu’il se déploie en plein air ou qu’il dézingue ses adversaires, l’imagerie affichée par Michael Bay donne des frissons. Quelque chose de merveilleux s’échappe de ces instants fugaces, quelque chose qui tient de l'iconisation pure, celle dont le cinéaste a le secret, et vous fait vibrer. On jubile devant le cinéma qui se dévoile sous nos yeux, un côté « on n'a jamais vu ça » que seul le cinéma rend possible. Magique. Simplement magique.

STRONGER

L’auteur n'a rien perdu de son talent. Des plans comme celui en contre-plongée totale sur le visage de Megan Fox, les cheveux au vent laissant filtrer le soleil à la gauche du cadre tandis qu’un hélico passe au ralenti à droite, il n’y a que lui pour les faire. Nombre de fois l’œuvre témoigne-t-elle de cette approche picturale. A l’instar de l'éjection de Scorponok dans le premier film, avec les fusées de détresse en arrière-plan sur un ciel nocturne, on assiste a un art du mouvement, de la lumière, en parfaite adéquation. Il en va de même pour le réveil du Decepticon dans l'usine de Shanghai par exemple, et bien d'autres moments où Bay compose d’authentiques tableaux. Tout en cherchant à ne pas se répéter, l’auteur revisite une fois de plus son propre cinéma, avec à nouveau du Armageddon réinterprété, mais aussi d’autres références. A la féérique arrivée des Autobots d’il y a deux ans succède l'avènement terrifiant des Decepticons, de façon comique dans une cuisine (qui fait directement écho à Gremlins), de manière mythique à New York (citant King Kong), ou lors de ce long plan fixe, en Egypte, où ils atterrissent tous un par un et où Bay laisse l’action faire son effet sur le spectateur, laissant la tension monter, sans souligner l’effet. Un plan qui témoigne là aussi de la maturation formelle de son auteur depuis The Island. En conclusion, ce Transformers 2 comble les attentes. Ceux qui s’étaient laissés convaincre par le premier opus devraient y trouver leur compte tandis que les détracteurs apprécieront peut-être davantage l'action cette fois-ci mais trouveront le reste inchangé.

par Robert Hospyan

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