T2 Trainspotting

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T2 Trainspotting
Royaume-Uni, 2017
De Danny Boyle
Scénario : John Hodge d'après Porno
Avec : Ewen Bremner, Robert Carlyle, Johnny Lee Miller, Ewan McGregor
Photo : Anthony Dod Mantle
Musique : Rick Smith
Durée : 1h57
Sortie : 01/03/2017
Note FilmDeCulte : ****--
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D’abord, une bonne occasion s’est présentée. Puis vint la trahison. Vingt ans plus tard, certaines choses ont changé, d’autres non. Mark Renton revient au seul endroit qu’il ait jamais considéré comme son foyer. Spud, Sick Boy et Begbie l’attendent. Mais d’autres vieilles connaissances le guettent elles aussi : la tristesse, le deuil, la joie, la vengeance, la haine, l’amitié, le désir, la peur, les regrets, l’héroïne, l’autodestruction, le danger et la mort. Toutes sont là pour l’accueillir, prêtes à entrer dans la danse...

SHE WAS A BEAUTIFUL BOY

Bien que l'original ne fusse ni un film de genre ni un blockbuster, voir débarquer cette suite vingt après n'a rien d'étonnant en cette ère de résurrection de franchises à tout-va mais si l'époque était propice à la concrétisation du projet, ce dernier est en gestation depuis bien avant. Toutefois, cela n'empêche pas Danny Boyle de proposer via cet exercice un commentaire sur la démarche elle-même. Cela fait plus de 10 ans que Danny Boyle évoque l'envie d'adapter (librement) la suite du roman d'Irvine Welsh, Porno (2002), révélant qu'il s'était réconcilié avec Ewan McGregor depuis leur brouille lorsque le réalisateur choisit de ne pas caster l'acteur dans le rôle principal de La Plage (2000). Un détail extra-diégétique qui peut sembler insignifiant mais qui s'avère des plus parlants vis-à-vis de l'optique avec laquelle le cinéaste choisit d'attaquer son film.

Si le premier opus capturait une énergie punk qui le propulsa film culte, ce deuxième épisode s'inscrit plutôt dans la continuité thématique du dernier film de Boyle, Steve Jobs. Ce dernier était divisé en trois segments temporels et dans le segment central, la fille de Jobs disait écouter deux versions de la même chanson, précisant que dans la seconde, la chanteuse paraissait "pleine de regrets". Dans le dernier segment, situé dix ans plus tard, c'est Jobs lui-même qui était plein de regrets. Et il en va de même pour Renton tout au long de T2 Trainspotting. Si on était vulgaire, on dirait que Steve Jobs illustre la transition du cinéma de Boyle vers sa phase "films de vieux". Bien qu'il redouble d'effets de style renvoyants à ceux de l'original, et qui paraissent souvent superflus, T2 Trainspotting est l'oeuvre d'un cinéaste assagi. Et parfaitement conscient du film qu'il est en train de faire.

En suivant ses personnages renouer avec leurs anciens amis, revisiter les lieux passés et tenter de retrouver l'énergie de leur jeunesse, par la drogue ou le crime, Boyle traite directement des errements de la nostalgie et du caractère illusoire de ce type de quête, celle de ses personnages symbolisant celle du cinéaste signant une suite de son film culte vingt ans après. Par conséquent, en plus d'être plutôt amusant dans la peinture de ces losers désormais quadragénaires, le film se fait sincèrement touchant dans l'amour qu'il leur porte et dans sa nature méta, plus lucide que maligne. Ces qualités renforcent quelque peu un film condamné à paraître un peu petit en comparaison avec son prédécesseur ou les autres réussites de la filmographie de son auteur.

par Robert Hospyan

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