Train de nuit
Ye Che
Chine, République populaire de, 2007
De Yinan Diao
Scénario : Yinan Diao
Avec : Liu Dan, Qi Dao
Photo : Dong Jingsong
Durée : 1h34
Sortie : 23/01/2008
Wu Hongyan est huissier de justice dans un tribunal de l’Ouest de la Chine. Elle s’occupe de femmes attendant leur exécution, le plus souvent condamnées pour crime passionnel. Chaque week-end, cette femme d’une trentaine d’années fait un long trajet en train pour se rendre en ville, à une soirée dansante pour célibataires. Ses rencontres amoureuses sont décevantes, jusqu’au jour où elle est attirée par le mystérieux Li Jun. Mais elle découvre que l’épouse de ce dernier est une de ses détenues…
LA MORT LUI VA SI BIEN
Il existe des films dont les photos d’exploitation survendent l’enjeu esthétique. C’est le cas de Train de Nuit du cinéaste chinois Diao Yinan, très bel objet froid dont l’atmosphère mortifère finit par engourdir les moindres sens. Réalisateur dans la lignée de Jia Zhang Ke, Diao Yinan récite les leçons du petit Michelangelo Antonioni illustré. Longs plans séquences embrumés, étirement des scènes jusqu’à l’épuisement des protagonistes, extrême rareté des dialogues : on hésite souvent entre la fascination et l’agacement pour ce cinéma poseur et sûr de sa maitrise, glacé jusqu’à la moelle, volontairement dépourvu de vie. Le propos, il est vrai, ne prête guère à la galéjade et nous confirme la détresse de la chine contemporaine par le portrait d’une femme huissier de justice spécialisée dans l’accompagnement des condamnés à mort. Son existence est monotone, rythmée par les exécutions et les bals pour célibataire endurci. Elle est prête à tout pour rencontrer l’amour, même devenir aveugle aux pulsions meurtrières du jeune homme qu’elle rencontre. Implacable, le cinéaste disséque avec lenteur la destinée de son héroïne, sans jamais démontrer une empathie quelconque pour son personnage.