Toy Story 4
États-Unis, 2019
Avec : Tim Allen, Patricia Arquette, Joan Cusack, Tom Hanks, Rashida Jones, Michael Keaton, Jordan Peele, Keanu Reeves
Musique : Randy Newman
Durée : 1h41
Sortie : 26/06/2019
Woody a toujours privilégié la joie et le bien-être de ses jeunes propriétaires – Andy puis Bonnie – et de ses compagnons, n’hésitant pas à prendre tous les risques pour eux, aussi inconsidérés soient-ils. L’arrivée de Forky un nouveau jouet qui ne veut pas en être un dans la chambre de Bonnie met toute la petite bande en émoi. C’est le début d’une grande aventure et d’un extraordinaire voyage pour Woody et ses amis. Le cowboy va découvrir à quel point le monde peut être vaste pour un jouet…
TOYS R USED
Même les rares spectateurs n'ayant pas d'affinité pour la plus célèbre licence Pixar ne pouvaient nier les qualités de Toy Story 3. Quoique l'on puisse dire du film, il offrait la parfaite conclusion aux aventures de Woody et Buzz. À vrai dire, jusqu'à présent, la firme avait su nous surprendre en réussissant le tour de force de faire de chaque suite un film supérieur au précédent alors même qu'il s'agit à chaque fois d'un auto-remake : le(s) protagoniste(s) est/sont perdu(s)/kidnappé(s) et doi(ven)t s(e faire) évader et rentrer chez Andy, avec cette sempiternelle menace/peur de l'oubli et du remplacement. Et à un moment, personne va croire Woody, et y a un méchant traumatisé par le sort réservé aux jouets, et inévitablement, Buzz va redevenir le mec qui s'y croit, etc. Toutefois, si les ressorts étaient les mêmes, Pixar rajoutait une couche thématique et narrative et émotionnelle à chaque fois. Le premier était assez simple, le second étendait l'univers, multipliait les gags et les références, ajoutait une analogie "amour/rupture" (le flashback avec Jessie et Emily), et le troisième venait carrément traiter de la vieillesse et de la mort (les jouets qu'on recale au grenier ou qu'on donne à une garderie, comme des vieux qu'on fout en maison de retraite, la scène incroyable de la décharge) et, de par son statut de dernier chapitre, prenait une dimension bien plus émouvante que les deux précédents. Tout en étant le plus épique!
Plus que jamais la crainte était de mise concernant un quatrième épisode superflu, surtout après les suites et préquelles un peu fonctionnelles, ou même simplement mauvaises, de leurs autres franchises. Malheureusement, Toy Story 4 s'inscrit quelque peu dans cette lignée. Une fois de plus après Monstres Academy et Le Monde de Dory, le studio accouche d'un film hautement divertissant où l'ennui ne peut poindre ne serait-ce qu'une seule seconde, pour le meilleur et pour le pire. Si le film réussit à trouver une variation sur la sempiternelle question de l'oubli ainsi qu'une exploration sur la raison d'exister d'un jouet, le propos ne s'incarne jamais dans l'action du récit qui consiste principalement en une suite de péripéties, calquée bien évidemment sur le même schéma que ses prédécesseurs. Le film n'est évidemment pas exempt d'idées, comme son penchant pour les codes du cinéma d'horreur, et certaines viennent même subvertir les attentes un minimum mais le film n'a pas la richesse humoristique et émotionnelle de ses aînés. Autrefois, un personnage comme Forky, avec tout ce qu'il porte en lui de méta et d'existentiel, aurait été au coeur du film. Aujourd'hui, il est presque réduit à un (très bon) running gag. Le standard Pixar est indéniable mais on n'est pas mécontent d'apprendre que la compagnie n'a plus de suites de prévues dans son planning pour le moment.