Tout est illuminé

Tout est illuminé
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Tout est illuminé
Everything Is Illuminated
États-Unis, 2005
De Liev Schreiber
Scénario : Liev Schreiber
Avec : Jana Hrabetova, Eugene Hutz, Laryssa Lauret, Boris Leskin, Stephen Samudovsky, Elijah Wood
Durée : 1h42
Sortie : 14/12/2005
Note FilmDeCulte : ****--

Après le décès de son grand-père dont il était le confident, Jonathan Safran Foer part en Ukraine retrouver la jeune femme d'une photo jaunie datant de la Seconde Guerre mondiale.

LE COLLECTIONNEUR

Premier film de l’acteur américain Liev Schreiber, Tout est illuminé - magnifique titre pour cette période de fêtes – s’inscrit dans la veine poétique du cinéma indépendant américain, lointain descendant de La Nuit du chasseur de Charles Laughton et frère de sang de Northfork de Michael Polish, sorti l’an passé dans l’anonymat le plus complet. A l’origine du long métrage: un roman picaresque, la quête intime d’un jeune écrivain new-yorkais, Jonathan Safran Foer, dont le mentor n’est autre que le grand Paul Auster. Première idée brillante de Liev Schreiber: confier le rôle principal à Elijah Wood, alias Frodon dans la trilogie du Seigneur des Anneaux, qui possède une mélancolie singulière dans le regard, un air triste et étrange qui sied particulièrement à l’atmosphère du film. Dès les premières minutes, Liev Schreiber impose un ton onirique. Cet accent surréaliste pousse le récit de Jonathan Safran Foer vers la fantaisie et permet d'évacuer la lourdeur symbolique accolée au sujet.

PETITE MUSIQUE DE NUIT

Très vite, on comprend que derrière le sympathique road-movie kusturicien (le cinéaste serbe est une autre référence évidente) se cache un drame d’une tout autre ampleur. Sans donner l’air d’y toucher, Schreiber évoque la Shoah et la difficulté pour les survivants de reprendre une vie normale, qu’ils soient restés en Ukraine ou exilés aux Etats-Unis. Alors que la nature a repris ses droits et a fini par ensevelir les pogroms du passé, restent les souvenirs, les cris et la mort. Tout est illuminé touche en plein cœur lors de son climax, beau et simple, qui évite les larmes faciles et les lamentations lors d’une nuit étoilée. Mais ce premier film comporte aussi des défauts de jeunesse: une voix-off parfois trop présente, une musique abusive durant la première partie et une vision carte postale de l'Ukraine moderne. Liev Schreiber possède néanmoins suffisamment de talent pour ne pas oublier l’objet principal de son film, le nécessaire travail de mémoire, individuel et collectif. A la fois doux et obsédant, son film fonctionne comme une boîte à musique.

par Yannick Vély

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