Tout ce qui brille

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Ely et Lila sont comme deux soeurs. Elles partagent tout et rêvent ensemble d'une autre vie. Elles vivent dans la même banlieue, à dix minutes de Paris. Aujourd'hui, Ely et Lila ne veulent plus être à dix minutes de leurs vies. De petites embrouilles en gros mensonges, elles vont tout faire pour essayer de pénétrer un monde qui n'est pas le leur.

SHINY HAPPY PEOPLE

D'entrée de jeu, Tout ce qui brille témoigne d'un certain savoir-faire qui le différencie franchement du tout venant de ce genre de comédie jeune/pseudo-sociale comme on a pu en voir récemment (le calamiteux Neuilly sa mère! par exemple). Premier long métrage co-écrit et co-réalisé par Géraldine Nakache, encore jeune comédienne, le film sent souvent le vécu notamment dans le portrait qui est peint des deux principaux protagonistes, amies d'enfance inséparables partageant mille délires personnels comme on en a tous entre potes. A ce niveau, les vannes que s'échangent les deux actrices à longueur de film font souvent mouche, mais c'est surtout le rapport de l'une à l'autre qui bénéficie d'une écriture - et de performances - très justes. On note même quelques fugaces moments touchants, lors des scènes avec le père. Reconnaissons donc un certain charme à l'exercice, surtout que c'est assez fréquemment drôle. A ce titre, le personnage de Carole, interprété par Audrey Lamy, autrement plus douée que sa plus célèbre sœur Alexandra, vole la vedette à chacune de ses apparitions. Là où le bât blesse, c'est que le reste du temps, le film tombe trop facilement dans la caricature. Le milieu des jeunes riches branchés est grossièrement cerné (cf. le personnage de Linh Dan Pham) et le clivage social paraît forcé par des exemples poussifs (les pâtes au citron, le coup du baby-sitting). C'est dommage parce que le film gère parfois mieux le cliché (Carole donc, qui parvient à faire assez "vrai"). De plus, c'est beaucoup trop long. S'il y a bel et bien une trame, l'absence d'une véritable intrigue fait gentiment voguer le récit vers son dénouement classique et se permet trop de longueurs même si le rythme n'est pas trop lâche.

par Robert Hospyan

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