Tous à l'Ouest : une aventure de Lucky Luke
France, 2007
De Olivier Jean-Marie
Scénario : Jean-François Henry, Olivier Jean-Marie d'après d'après l'oeuvre de Morris et René Goscinny
Avec : Titoff, Clovis Cornillac, Antoine De Caunes, Michael Lonsdale, François Morel, Jean Piat
Musique : Hervé Lavandier
Durée : 1h30
Sortie : 05/12/2007
New York, 1855. Lucky Luke escorte les Dalton pour un énième procès. Inévitablement, les quatre affreux s'évadent et pillent en règle les nombreuses banques de la future Grosse Pomme. La police à ses trousses, Joe Dalton planque le magot dans le chariot d'une caravane d'immigrants en partance pour la Californie. Bon gré mal gré, sous l'oeil attentif du cow-boy solitaire, les Dalton s'intègrent dans la caravane pour de nouvelles aventures désopilantes.
HORIZONS LOINTAINS
Entre deux passages live (Les Dalton de Philippe Haïm, et la future adaptation avec Jean Dujardin par James Huth), le cow-boy qui tire plus vite que son ombre vient se rappeler à la mémoire collective au travers de ce Tous à l’Ouest, adaptation de l’album La Caravane. Pour l’instant, les précédentes adaptations animées du tireur s’étaient plutôt soldées par de franches ou au moins honnêtes réussites, au contraire des films (souvenez du massacre Lucky Luke avec le pauvre Terence Hill en 1991). Et voir Olivier Jean-Marie s’atteler au format long sentait plutôt la bonne idée, l’homme ayant réussi à retranscrire assez fidèlement les aventures de Luke à la télévision ces dernières années (avec Antoine De Caunes en doubleur principal). Mais passer de 22 à 90 minutes est un exercice qu’il ne faut pas prendre à la légère et, à la vue du rendu, on en vient à se demander si ce n’est pas l’entière équipe technique qui l’était, à l’Ouest! Car ce qui compose ce dessin animé n’est pas forcément des plus louables. Entre un habillage tonitruant rempli d’onomatopées sonores à la Tex Avery ou Chuck Jones, sans pour autant leur arriver à la cheville, et un rythme plutôt porté sur l’hystérie permanente (et fatigante à la longue) des Dalton que sur le cynisme de Jolly Jumper ou le flegme du Luke, on a vite fait de se sentir un brin agressé par le film, qui n’arrive même pas à nous faire décrocher plus de quelques sourires polis. Si on rajoute à cela un pré-générique complètement incohérent et pauvre où Rantanplan se la joue star du rap, et une animation parfois douteuse, on est loin d’obtenir un produit d’honnête facture. Pourtant on sent bien que Jean-Marie a donné son maximum pour l’œuvre, puisqu’il cherche à y placer une idée originale à chaque plan. Malheureusement, le trop plein a vite fait de prendre le dessus et on a plutôt l’impression d’assister à du remplissage en bon et due forme qu’à une succession de bonnes idées. Reste que le film devrait tout de même satisfaire quelque peu les enfants plus regardant sur la forme que sur le fond. Mais si vous voulez vraiment leur rendre service et/ou leur faire plaisir, offrez-leur plutôt les bandes dessinées.