Tourneuse de pages (La)
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France, 2006
De Denis Dercourt
Scénario : Denis Dercourt
Avec : Deborah François, Catherine Frot, Pascal Greggory, Clotilde Mollet, Xavier de Guillebon
Durée : 1h25
Sortie : 09/08/2006
Mélanie, une jeune fille d’une dizaine d’années, possède un talent certain pour le piano. Mais elle échoue au concours du Conservatoire, perturbée par l’attitude d’Ariane Fouchécourt, la présidente du jury, pianiste de renom. Des années plus tard, Mélanie est engagée comme stagiaire dans un grand cabinet d’avocats dont le PDG se trouve être l’époux d’Ariane.
LA VENGEANCE D’UNE PIANISTE
A partir de quelques petits gimmicks chabroliens (vengeance de classe et perversité en milieu bourgeois), Denis Dercourt tisse, avec La Tourneuse de pages, une confrontation féminine aussi tendue que son trio de Chostakovitch. Les pages de partition sont délicatement tournées, la crème étalée avec douceur sur la joue, mais le tonnerre gronde au loin, dans une maison aux murs blancs où le quotidien semble pourtant réglé comme du papier à musique. Le cheminement psychologique du récit demeure très balisé, mais mené avec trouble et élégance. En premier lieu par la mise en scène soignée de Dercourt, ou par sa judicieuse utilisation de la musique. Mais aussi, évidemment, grâce à son duo d’actrices. Deborah François d’abord, découverte de L’Enfant, regards de Lavinia, précipité sensuel et eau qui dort dans un rôle ambigu. Catherine Frot ensuite, qui aurait vite fait de limiter sa pianiste à une Cruella d’Enfer collet monté, mais dont le personnage se révèle plus complexe et émouvant. L’équilibre et l’alchimie parfaite des deux comédiennes portent haut la réussite de cette mélodie vénéneuse.
