Torque, la route s'enflamme
Torque
États-Unis, 2004
De Joseph Kahn
Scénario : Matt Johnson
Avec : Ice Cube, Martin Henderson, Jay Hernandez, Monet Mazur, Jaime Pressly, Matt Schulze
Durée : 1h25
Sortie : 18/02/2004
Après un exil en Thaïlande, Ford revient en Californie retrouver sa dulcinée, mais également les ennuis, car le chef d'une bande de motards rivale veut récupérer la drogue cachée dans deux motos confiées à Ford avant sa fuite.
CARPE DIEM
Cueillir l'instant. Après tout, c'est le slogan brodé en grand sur la combinaison en cuir du héros, ersatz de Tom Cruise époque Mission: Impossible - 2, et c'est un conseil qui s'accorde sans problème avec ce premier long métrage de Joseph Kahn, nouveau venu de l'école du clip (Freeeek! de George Michael, Elevation de U2). "Enjoy". Profitez, comme pour une canette de Coca-Cola - autrement dit l'espace d'un instant -, entre deux scènes de dialogues calamiteux, du mouvement de caméra impossible rendu réalisable par la technologie numérique ou d'une esthétique auto-proclamée over the top qui plaira aux aficionados du plan inédit à la Michael Bay (Armageddon) et du délire démesuré à la McG (Charlie's Angels 2). Mais seulement de manière furtive car, malheureusement, Torque ne s'adonne pas entièrement à l'art du cinéma bourrin décomplexé. Peinant à créer un équilibre adéquat entre ses séquences de n'importe quoi jouissif et pseudo-ambitions d'intrigue ridicules (servies par un casting de cabots), le film n'accomplit pas à 100% l'objectif annoncé par la première bande-annonce ("Oubliez le réel, pénétrez dans l'hyper-réel"), qui promettait pourtant un spectacle de débauche digitale marqué du sceau de son réalisateur (image qui ondule comme sous l'effet d'une grande chaleur, plans numériques improbables, gros plans outranciers). La signature Kahn est néanmoins bien présente et le cinéaste se permet même quelques idées de mise en scène amusantes (la caméra qui épouse le moindre geste: une main qui tourne, une poignée ou la béquille d'une moto qui se déploie) qui portent à croire qu'avec un budget plus conséquent, un scénario basique mais efficace ou alors je-m'en-foutiste au dernier degré, Kahn pourrait signer un blockbuster sans prétentions bien divertissant.