TIFF 2018: Tokyo Vampire Hotel

TIFF 2018: Tokyo Vampire Hotel
Envoyer à un ami Imprimer la page Accéder au forum Notez ce film
Tokyo Vampire Hotel
Japon, 2017
De Sono Sion
Durée : 2h22
Note FilmDeCulte : ****--
  • TIFF 2018: Tokyo Vampire Hotel
  • TIFF 2018: Tokyo Vampire Hotel

Le jour de ses 22 ans, Manami va se retrouver au cœur de l’affrontement de deux clans de vampires, les Dracula et les Corvin, qui s’opposent depuis des siècles. Mais tout ceci ne lui arrive peut-être pas par hasard...

LÈVRES DE SANG

Tokyo Vampire Hotel est, à la base, une série télévisée. Cette version spéciale remontée en un long métrage ressemble à un assemblage aussi foutraque que la créature géniale qui apparaît dès les premiers plans du film - une sorte de mélange de Schtroumpfette en pleine putréfaction et de cadavre de Polly Pocket. Bricolé et fascinant. En quelques secondes à peine, on ne sait déjà plus où l'on est... à part chez Sono Sion. Ce qui donne déjà un premier indice, ouvre une première porte : le film sera mi-dada mi-punk et il faudra assez vite faire une croix sur les narrations conventionnelles.

Cela reste, néanmoins, une limite de ce Tokyo Vampire Hotel, dont la nature hybride aboutit à un immense bordel qui ne semble tenir debout que par son énergie et son abattage. Cet océan de WTF semble relier Shinjuku à Cluj en un tunnel et son orgie de gratos frôle l'accident en roue libre. Il y a, pourtant, quelque chose d'euphorisant dans ce qui n'est plus un grain de folie mais une plage entière. Le film ressemble à ces Critters qui, dans le second épisode de la saga horrifique, s'assemblent pour former une boule géante qui roulera sur tout et tout le monde, en un sommet total d'absurdie.

Tokyo Vampire Hotel est furieux, parsemé de visions géniales, d'exagérations insensées, d'héroïnes fabuleuses, poupées tueuses et comtesses qui dézinguent. On n'a pas peur des murs qui saignent, des bukkake de sang, des planchers entièrement repeints de sang - le film est une bombe à eau colorée dont les décors explosent de rouge, de jaune, de bleu comme dans le récent Antiporno. Dans tout ce marasme, apparaissent les spectres de I Am Keiko lors d'une marche enneigée, de Himizu lors d'une fuite vociférante, avec ce curieux sentiment que le tour de manège le plus décomplexé contient aussi sa part de mélodrame. Cet exutoire, bien qu'assommant, est aussi assez indéniablement fun.

par Nicolas Bardot

En savoir plus

Tokyo Vampire Hotel est diffusé cette semaine au Transilvania Film Festival qui est à suivre en direct sur FilmDeCulte.

Commentaires

Partenaires