Tokyo Trash Baby

Tokyo Trash Baby
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Tokyo Trash Baby
Tokyo Gomi Onna
Japon, 2001
De Ryuichi Hiroki
Scénario : Shôtarô Oikawa
Avec : Mami Nakamura, Kou Shibasaki, Kazuma Suzuki
Photo : Kiyohide Iioka, Kazuhiro Suzuki
Musique : Midori Okamura
Durée : 1h28
Note FilmDeCulte : ****--

Chronique sentimentale d’une serveuse espiègle fouillant les poubelles de son voisin.

Bric-à-brac d’idées lumineuses et de raccourcis comiques, Tokyo Trash Baby distille une fantaisie et une poésie simples et touchantes. Première commande d’une série de six longs métrages produits par CineRocket, le film se tire brillamment d’un exercice de style en DV sur un thème imposé (portrait d’une jeune femme d’aujourd’hui). Parmi les autres titres de cette sélection, on citera également : Gips, de Akihiko Shiota et Visitor Q, de Takashi Miike. Monté avec trois bouts de ficelle, le film découvre les traits et la silhouette filiforme de l’adorable Mami Nakamura, dont le personnage n’est pas sans rappeler celui de Faye Wong dans Chungking Express. Amoureuse d’un guitariste nonchalant, Miyuki se met en tête de fouiller les poubelles de l’être convoité. Ou comment le tri des ordures permet aussi le recyclage des affaires de cœur. Papiers froissés, lettres déchirées, veste élimée… chaque trouvaille acquiert une importance démesurée. De mégots en capotes usées, Miyuki recueille tous les indices d’une vie dont elle hésite à trouver l’accès. Le futile devient utile, à l’image même du film, né de petits riens. S’inventant une relation amoureuse, matérialisée par d’habiles photomontages, Miyuki va jusqu’à interférer dans la vie sentimentale de son voisin, en rendant visite à une ex éplorée. Entourée d’un salaryman ennuyeux et d’une collègue à la libido survoltée, Miyuki ne trouve d’interlocuteur idéal que dans son imagination, insufflant une seconde vie à tous les objets périmés. Assemblage d’instantanés, Tokyo Trash Baby voyage entre un minuscule studio, capharnaüm de bibelots multicolores, et un salon de thé désespérément vide, en faisant fi de toutes contraintes techniques et budgétaires (image granuleuse, son de moindre qualité). A rebours des portraits habituels sur la jeunesse japonaise, Tokyo Trash Baby porte un regard tendre et bienveillant sur les errements d’une héroïne solitaire, cherchant un reste d’amour à consommer.

par Danielle Chou

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