Tobe Hooper’s Mortuary
Mortuary
États-Unis, 2005
De Tobe Hooper
Scénario : Jace Anderson, Adam Gierasch
Avec : Alexandra Adi, Dan Byrd, Denise Crosby, Rocky Marquette, Stephanie Patton, Courtney Peldon
Durée : 1h30
Sortie : 03/05/2006
La famille Doyle prend un nouveau départ et s’installe en Californie. Ils décident de reprendre une entreprise de pompes funèbres. Les Doyle vont alors se rendre compte qu’ils ont réveillé le mal jusqu’alors tapi sous leur maison. La contamination du monde des vivants par celui des morts commence.
LE RETOUR DES MORTS VIVANTS
Mine de rien, depuis quelques mois, le cinéphile fan de fantastique vit une période merveilleuse et assiste au retour sur le devant de la scène des anciennes gloires du cinéma des années 70 et 80, en même temps qu’à l’explosion de jeunes réalisateurs passionnés du genre. Don Coscarelli surprend avec Bubba Ho-Tep, Neil Marshall terrifie avec The Descent, Wes Craven remonte lentement la pente post-Cursed avec Red Eye, James Gunn dégoûte avec Horribilis, Eli Roth choque avec Hostel, George Romero retrouve le succès un peu partout dans le monde avec Land of the Dead, James Wan triomphe aux Etats-Unis avec Saw, Stuart Gordon remporte un prix à Venise avec Edmond... Epoque bénie, donc, qui fait suite à près de dix années de purgatoire (les films d’horreur sortis en salles se comptent sur les doigts d’une main entre 1989 et 1996) et à une vague post-Scream qui interdisait, à jamais pensait-on, tout premier degré dans un film. De façon cyclique, le cinéma fantastique revient régulièrement à la mode et même des croûtes telles que La Crypte ou Hellbent parviennent à trouver un distributeur. La bonne aubaine pour Tobe Hooper, soudainement revenu en état de grâce au point d’être consacré par la Cinémathèque Française, qui présente son nouveau film en avant-première. Tobe Hooper, un vieux de la vieille, ex-R.I.P., immortel responsable de Massacre à la tronçonneuse, perdu dans les arcannes de la vidéo depuis 1987 et son Massacre à la tronçonneuse 2, son dernier film sorti en salles, signerait-il avec Mortuary le film du retour ? Si on veut.
MASSACRE DANS LA RUE MORGUE
On reconnaît, dès les premières minutes, la patte du cinéaste et on sent bien ce qui a pu lui plaire dans ce scénario pourtant assez commun. Atmosphère (relativement) poisseuse, citoyens débiles, petite ville inquiétante… Pas de doute, nous sommes en présence d’un quasi-remake, dans la construction et les thèmes, de Massacre à la tronçonneuse. Comme son modèle, le film commence par l’arrivée d’un groupe de citadins dans un village, se poursuit avec la présentation des autochtones et se termine par une course-poursuite, rapprochant la fin du métrage d’un véritable train fantôme. Beaucoup d’humour, une fin réussie, mais... Mais le Tobe Hooper de 2006 n’est plus celui de 1974 et il surprend négativement, en cédant à tous les artifices du cinéma d’épouvante actuel. Musique envahissante, effets de surprise un rien foireux et prévisibles, personnages archétypaux (le groupe de jeunes punks)... La mayonnaise prend parfois et le film met un temps fou à démarrer, la faute à un script sans doute pas assez concis. Verdict ? Mi-figue mi-raisin, certes, mais Hooper se rappelle à nous et prouve, dans les meilleures scènes (notamment les vingt dernières minutes, excellentes), qu’il peut encore être un grand cinéaste. Son nouveau film ne sera pas le shock horror de l’année, mais il se révèle largement meilleur que tous les Crocodile et autre Spontaneous Combustion que le cinéaste a pu commettre par le passé.