Festival Black Movie: Those Long Haired Nights

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Those Long Haired Nights
Mga gabing kasinghaba ng hair ko
Philippines, 2017
De Gerardo Calagui
Durée : 1h12
Note FilmDeCulte : *****-
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Trois femmes transgenres, l'indécrottable romantique Tuesday, la très sage Amanda et l'incroyablement ambitieuse Barbie, passent une nuit chaotique sur le chemin de leur rêve dans un quartier chaud de Manille.

LA NUIT EST CHAUDE

De Brillante Mendoza à Eduardo Roy Jr, il y a dans le cinéma philippin contemporain un art assez unique pour investir les rues de la ville (ici, Manille) et en prendre le pouls comme on prend le pouls des personnages qui y sont ballottés. C'est également la méthode empruntée par Gerardo Calagui, qui signe ici son premier long métrage. Those Long Haired Nights raconte une nuit dans la vie de trois masseuses transgenres, entre espoir, précarité et menace. Ces nuits aux longs cheveux sont inondées de couleurs, les rues sont régulièrement nimbées de rose et pourtant, même si l'une des protagonistes s'appelle Barbie, le quotidien n'est pas spécialement celui de poupées Mattel.

"Il est gay lui, non ?" C'est ce qui est lancé dans la rue à l'une des protagonistes qui ignore royalement les crapauds croisés sur son chemin. Le sort des héroïnes de Those Long Haired Nights n'est pas idéalisé ; il y a la violence physique auxquelles elles sont confrontées, il y a celle plus insidieuse des proches bienveillants qui continuent d'employer votre ancien nom - et le film est par ailleurs dédié à Jennifer Laude, jeune femme transgenre assassinée aux Philippines en 2014. Mais ces filles sont regardées avec bienveillance par le réalisateur et son scénariste Mark Duane Angos qui n'en font ni des victimes noyées dans le pathos, ni des héroïnes de conte de fées, mais des êtres à la vibrante humanité, complexes et nuancés.

Dans Those Long Haired Nights, on appelle un chat un chat, et on précise bien quel est l'endroit précis des couilles qu'il faut masser. La réalité, pourtant, est moins brute, et il faut souvent louvoyer pour survivre. C'est cet instinct de survie que Gerardo Calagui saisit avec talent, rappelant le travail de certains de ses meilleurs compatriotes tout en trouvant son propre ton grâce à ses trois protagonistes hors du commun.

par Nicolas Bardot

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