The Walker

The Walker
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Walker (The)
États-Unis, 2007
De Paul Schrader
Scénario : Paul Schrader
Avec : Lauren Bacall, Ned Beatty, Mary Beth Hurt, Moritz Bleibtreu, Woody Harrelson, Kristin Scott Thomas
Durée : 1h47
Sortie : 01/01/2007
Note FilmDeCulte : **----

Carter Page III est un walker. Alors que l’une de ses clientes, la femme d'un sénateur libéral, se trouve impliquée dans un meurtre, il accepte de la couvrir afin de la protéger du scandale, et déclare avoir découvert le cadavre en question. Le procureur conservateur chargé de l’enquête n’est pas longtemps dupe, et est bien décidé à faire plonger les deux. Les ennuis vont aller crescendo pour Carter qui non content de perdre ses prétendus amis, risque d’y laisser la vie.

LUXURIOUS BOREDOM

Paul Schrader met un terme à son cycle sur la psyché masculine au cours de son évolution dans la vie humaine avec cette idée de personnage, un solitaire qui vit en marge mais regarde se qui se passe dans la vie des gens et ne parvient pas vraiment à faire des choix de vie pour lui. A ving ans, il était en colère et chauffeur de taxi. A trente ans, il était un gigolo narcissique. A quarante ans, il était anxieux, trafiquant de drogue au sommeil léger. Aujourd’hui, à cinquante ans, il est un walker superficiel dans la haute société. Ces quatre personnages ne sont pas connectés directement mais une sorte de fil rouge traverse toutefois ces histoires, une certaine constance. Un walker est un ami masculin, souvent homosexuel, chargé d’accompagner des femmes mariées appartenant à la haute société lors de sorties, quand leur mari n’en ressent pas le désir. C'est un homme de bonne éducation, séduisant et de confiance. C’est cette bonne éducation qui a emprisonné Carter Page troisième du nom dans un style de vie qui n’a pas grand chose à voir avec ce qu’il est vraiment. Il subit la pression laissée par l’héritage spirituel de son père, qui a vécu une vie bien remplie, et en prend quand même son parti, vivant sur ses lauriers et s’occupant de satisfaire ses "amies", quitte à se mettre à leur place au lieu de vivre pleinement sa propre vie.

Le film de Paul Schrader est dominé par les ennuyeuses sorties dans la haute-société de Washington - où les dames tuent le temps en de futiles conversations -, l’enquête mêlée d’intrigues politiques après la découverte du cadavre, et une histoire d’amour. La seule touche d’exotisme, pour ne pas dire d’intêret, est la présence de l’acteur allemand Moritz Bleibtreu, qui joue l’amant de Carter, un photographe qui évolue dans une autre sphère et essaie de ramener son homme à la réalité quotidienne. Woody Harrelson s’est transformé pour le rôle de cet homosexuel et l’habite jusqu’au timbre de sa voix, mais ne peut rien au fait que son personnage manque significativement de profondeur et de charisme. Le réalisateur prend le parti de se concentrer sur sa recherche intérieure au mépris d’une tension narrative et de scènes d’action. C’est seulement vers la fin du film à l’occasion d’une poursuite que Schrader réveille son film et l’intérêt du spectateur. Dommage qu’il n’y ait pas pensé plus tôt.

par Carine Filloux

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