Festival des 3 Continents: Thanatos, Drunk
Taïwan, 2015
De Tso-chi Chang
Scénario : Tso-chi Chang
Durée : 1h46
Une femme cinquantenaire, titube sous les effets de l’alcool. Mais son ébriété est triste, et le constat du temps qui passe est pour elle celui d’un échec. Se raccrochant à ses deux fils, elle ne sait plus que les étouffer de ses angoisses maternelles exacerbées. A-t-elle fait fuir son aîné, Shanghe, parti tenter l’aventure américaine avec l’homme qu’il aimait ? Quelles que soient ses intentions, elle n’a su proposer que la fuite dans l’étourdissement des sens en réponse aux nombreuses questions que se pose Rat, son plus jeune fils.
• Chronique express
Dévoilé en début d'année à la Berlinale, Thanatos, Drunk a depuis connu un solide succès en festivals et a glané bon nombre de prix ici ou là, jusqu'à sa présentation cette semaine en compétition du Festival des 3 Continents. Difficile d'abord de voir ce qui a pu tant séduire au sujet du long métrage du Taïwanais Chang Tso-Chi (qui a depuis fait parler de lui mais à un autre sujet puisqu'il purge actuellement une peine de prison pour viol). Après avoir subi les élucubrations d'une quinqua à la dérive, on assiste au quotidien morne de quelques personnages mis en scène comme le promet le titre du long métrage : la caméra semble régulièrement ivre et le résultat est particulièrement laid. Lors du dernier tiers, Thanatos, Drunk rejoint cette grande famille de films de festivals doloristes où l'on a mal à sa douleur, où l'on beugle longuement face caméra, où l'on s'agresse, où l'on vomit, et où l'on pourrit (littéralement). Sa représentation de l'homosexualité (ou plutôt de son mal-être) nous ramène aux fictions qu'on pouvait voir il y a plus de quinze ans. A nos yeux, aucune vraie raison de s'infliger cela.