Terraferma
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Italie, 2011
De Emanuele Crialese
Scénario : Emanuele Crialese
Durée : 1h28
Sortie : 14/03/2012
Sur une île en Italie, des familles italiennes et quelques émigrés clandestins tentent de cohabiter, de se respecter ou de se dénoncer... avec au milieu les autorités.
LA MÈRE AMÈRE
Prix du jury au dernier Festival de Venise, Terraferma a beaucoup partagé la critique française lors de son passage dans la Cité des Doges. D'aucuns ont critiqué l'ambiguïté du discours et la fameuse scène de l'assaut nocturne - une séquence digne d'un thriller fantastique alors que des réfugiés luttent pour survivre, ce qui a choqué les palais cinéphiles des délicats. Pourtant impossible de douter sur l’honnêteté d'un cinéaste, le talentueux Emanuele Crialese (Respiro, Golden Door) qui a fustigé la politique du gouvernement de Silvio Berlusconi à la tribune de la Mostra. Difficile également de nier la force et la beauté de sa mise en scène, surtout quand il capte la vie quotidienne de ce petit village perdu en Mer Méditerranée. Maladroit dans son opposition basique touristes/réfugiés et dans le personnage un peu limité de Nino, Terraferma, au scénario écrit à l'encre de l'indignation, perd en didactisme ce qu'il gagne en émotion au fil du récit, dans les regards las et fatigués de la jeune femme somalienne. Ce qui se joue sur cette île sicilienne est un résumé de notre civilisation européenne, prompte à se placer au-dessus des autres, mais incapable de se regarder en face quand elle rejette hors de ses mers ceux qui n'ont d'autres choix que de tenter de la rejoindre.
