La Tercera orilla

La Tercera orilla
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Tercera orilla (La)
Argentine, 2014
De Celina Murga
Durée : 1h32
Note FilmDeCulte : ****--
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Le père de Nicolas, Jorge, mène une double vie. Pendant que Nicolas joue le rôle du père dans sa famille, Jorge porte beaucoup plus d'attentions à son autre famille. Mais Nicolas va se rebeller...

QUI A DEUX FEMMES PERD SON ÂME, QUI A DEUX MAISONS PERD LA RAISON

Le travail de la réalisatrice argentine Celina Murga a suffisamment tapé dans l'oeil de Martin Scorsese pour que celui-ci participe à la production de son nouveau long métrage, La Tercera orilla. Un titre mystérieux ("le troisième rivage") pour un film qui ne manque pas de non-dit. La Tercera orilla raconte le quotidien familial de Nicolas, 17 ans, et l'on sent peu à peu que derrière les va-et-vient du père se cache un secret. Murga n'est pas du genre à expliquer. La présence de Scorsese au générique n'est pas un indice sur les possibles explosions de violence du film. Murga parle de ce qu'on ne distingue pas: ce troisième rivage invisible que seul son héros semble apercevoir.

Pas d'explications, pas de confrontation. La relation père-fils, de plus en plus venimeuse, laisse suggérer un affrontement. Dans une société encore très machiste, l'un apprend à l'autre ce qu'est un vrai homme - l'un des thèmes récurrents de cette Berlinale. Conduire un camion, savoir chasser, tirer des putes, ne pas être passif, affronter chaque jour qui se présente. Peu importe s'il s'agit d'une mascarade, et qu'on pose un napperon sur certains comportements beaucoup plus lâches. Murga parvient néanmoins à ne pas faire du père une caricature de vieux dégueulasse. C'est dans ses nuances que la réalisatrice s'illustre, faisant grimper la tension sans jamais perdre de vue ses personnages, sans les sacrifier en privilégiant un développement plus spectaculaire. Il y a des fins ouvertes qui tombent à plat. Celle de La Tercera orilla ouvre tout un monde de lumière comme il laisse envisager sa fin dans le sang.

par Nicolas Bardot

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