Ted
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États-Unis, 2012
De Seth MacFarlane
Scénario : Seth MacFarlane, Alec Sulkin, Wellesley Wild
Avec : Mila Kunis, Seth MacFarlane, Mark Wahlberg
Photo : Michael Barrett
Musique : Walter Murphy
Durée : 1h47
Sortie : 10/10/2012
À 8 ans, le petit John Bennett fit le voeu que son ours en peluche de Noël s’anime et devienne son meilleur ami pour la vie, et il vit son voeu exaucé. Presque 30 ans plus tard, l’histoire n’a plus vraiment les allures d’un conte de Noël. L’omniprésence de Ted aux côtés de John pèse lourdement sur sa relation amoureuse avec Lori. Bien que patiente, Lori voit en cette amitié exclusive, consistant principalement à boire des bières et fumer de l’herbe devant des programmes télé plus ringards les uns que les autres, un handicap pour John qui le confine à l’enfance, l’empêche de réussir professionnellement et de réellement s’investir dans leur couple. Déchiré entre son amour pour Lori et sa loyauté envers Ted, John lutte pour devenir enfin un homme, un vrai !
BROTHER BEAR
O joie ! Ted, le premier long-métrage de Seth MacFarlane, créateur surdoué et artisan multitâches de Family Guy et American Dad, arrive enfin sur nos écrans ! De son pitch en or, aux premiers échos, suivi du carton que l'on sait au box-office US, l'attente était devenue proprement insupportable pour tous ceux qui se passaient les trailers en boucle depuis 6 mois, et avec elle le risque d'avoir peut-être un peu trop fantasmé sur la peau de l'ours… Qu'on se rassure tout de suite, il n'en est rien : Ted est une totale réussite, qui comble toutes nos attentes et s'impose aisément comme une des meilleures comédies de ces dernières années.
Difficile de parler d'un tel film sans le déflorer et du coup atténuer le plaisir de la découverte. Tenons-nous en au synopsis, et disons simplement que le film vit largement au-delà de ce postulat de départ, commençant comme un pur film Amblin des années 80 pour très vite épouser l'arc d'une comédie romantique classique, le tout en enchaînant les scènes cultes, et en gardant suffisamment de cartouches en réserve pour rester efficace jusqu'à la toute fin, laissant le spectateur avec les côtes endolories et un sourire radieux sur le visage.
L'attraction principale est bien évidemment cet adorable petit ours en peluche, totalement irresponsable, qui débite les pires insanités de sa voix très posée, et mène par le bout du nez un Mark Wahlberg désarmant de naturel en gentil couillon. Mais comme on n'est pas dans Alf, le film ne s'en tient pas à ce seul ressort comique ; MacFarlane a plus d'un tour dans son sac et manie les formes comiques en virtuose, du référentiel geek aux vannes gratuites sur les minorités en passant par le trash et même la parodie de parodie… C'est bien simple, cela ne s'arrête jamais, et on retrouve ce sens du rythme propre aux réalisateurs ayant fait leurs armes à la télé et plus spécifiquement sur des séries d'animation. La facture du film n'en est pas télévisuelle pour autant, avec un découpage qui sert parfaitement le scénario, classique la plupart du temps et plein de bonnes idées dès que l'action s'emballe un peu. On note évidemment un soin tout particulier apporté au personnage de Ted, doublé et interprété en performance capture par Seth MacFarlane himself, moelleux, duveteux et techniquement parfait dans sa gestuelle comme dans son interaction avec les autres personnages. Tout au plus, on pourra reprocher au film d'avoir un personnage féminin un poil faiblard, ainsi qu'une intrigue secondaire qui semble un peu plaquée sur le reste, mais cela ne l'empêche pas de retomber sur ses pattes.
Ted est vraiment l'archétype du film généreux, à découvrir entre potes, ou calé entre son/sa chéri/e et sa vieille peluche, et de préférence le plus vite possible sous peine de se faire spoiler les meilleures répliques, gags et guests… Pour les amateurs de comédie, c'est un vrai cadeau ; et pour les amateurs de "comédie avec des créatures qui parlent", ceux qui ne reculeront jamais, même devant Hop, Marmaduke ou Yogi l'Ours, c'est carrément Noël avant l'heure.
Olivier Sarrazin
