Taxidermie
Taxidermia
Hongrie, 2006
De György Palfi
Scénario : György Palfi, Zsofia Ruttkay
Avec : Marc Bischoff, Csaba Czene, Gabor Mate, Gergely Trocsanyi
Durée : 1h31
Sortie : 23/08/2006
En Hongrie, l’histoire sur trois générations (le grand-père, le père et le fils) d’une famille un rien dérangée.
PEAU D’HOMME, CŒUR DE BETE
Il y a trois ans, György Palfi s’était signalé par un premier long métrage, Hic, ovni pimpant et microcosmos fou qui donnait dans le suspens rural avec veaux, vaches et cochons. Palfi y faisait preuve d’un sens visuel réjouissant, parvenant à faire de son hoquet hongrois une véritable expérience viscérale. Taxidermie s’essaie à une narration plus traditionnelle, où la chair est de nouveau mise à l’épreuve (ça baise, ça bouffe, ça se vide, puis ça se bourre le ventre de paille pour recommencer) avec un résultat malheureusement très inégal. L’illusion dure un segment, celui du soldat sexuellement frustré qui installe une atmosphère étrange et décalée où l’humour absurde de Palfi fait merveille, un décor perdu dans les brumes où les étoiles ne sont que giclées de sperme. Le second récit ressemble à une caricature du cinéma du jeune réalisateur, complaisant dans son filmage de gros bonshommes qui se gavent à en vomir en un insupportable travelling circulaire. Un vide que frôle une dernière partie qui se repose trop paresseusement sur deux idées bizarres pour tenir la longueur d’une histoire trop bavarde. Dommage peut-être que Palfi ne se soit pas concentré sur sa brillante première partie, plutôt que ses deux ramifications suivantes, originales mais un peu vaines.