Tanguy, le retour

Tanguy, le retour
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Tanguy, le retour
France, 2019
De Etienne Chatillez
Scénario : Etienne Chatillez, Laurent Chouchan
Avec : Sabine Azema, Eric Berger, André Dussolier, Gaspard Proust, Emilie Yili Kang
Photo : Guillaume Deffontaines
Durée : 1h33
Sortie : 10/04/2019
Note FilmDeCulte : **----
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16 ans plus tard, Tanguy, qui a maintenant 44 ans, revient chez ses parents avec sa fille Zhu sous le bras car Meï Lin l’a quitté. Catastrophés de voir leur "tout-petit" dans cet état, Paul et Édith font tout pour lui redonner goût à la vie, sans réaliser que ce faisant, ils tressent la corde pour se pendre. Car Tanguy recommence à se sentir bien chez ses parents.

PARTIR UN JOUR…

Alors qu’il était l’homme qui faisait presque le plus rire la France entre la fin des années 80 et le début des années 2000 (La Vie est un long fleuve tranquille, Tatie Danielle, Le Bonheur est dans le pré), Etienne Chatiliez a eu du mal à négocier le virage de l’après Tanguy (2001) et s’est retrouvé aux commandes de machines désuètes (La Confiance règne), faisandées (L’Oncle Charles), voir même complètement douteuses (Agathe Clery). Alors pour tenter son come back, rien de tel qu’une petite machine arrière et un retour à une valeur sûre ? Sauf que les temps ont changés, les époques se sont renouvelées, les générations ont évoluées et ce qui marchait encore il y a 18 ans passe désormais pour paresseux et frileux vu que Chatiliez s’est contenté de copier/coller la formule d’antan. C’est bête, il aurait dû se souvenir que malgré les apparences, ce n’est pas toujours dans les vieux pots qu’on fait les meilleures suites (souvenez-vous de 18 ans après la séquelle de 3 hommes et un couffin, des Bronzés, amis pour la vie ou même des 3 frères, le retour, trois beaux exemples de ce qu’il ne faut pas faire si l’on a pas d’idées). Du coup, Tanguy, le retour, fausse bonne idée ? Soyons honnêtes, le film n’est pas un ratage intégral (après tout l’alchimie Dussolier/Azéma fonctionne encore parfaitement) mais il fait preuve d’une fainéantise à toute épreuve. Gags éculés, situations périmées, pistes lourdes (à quoi sert l’incontinence de Dussolier ?) et/ou non développées (les élèves qui reconnaissent le phénomène Tanguy), idées tirées au forceps et qui ne vont pas bien loin, script qui tire à la ligne (la relation de Zhu avec son mec), tout dans le film pue la naphtaline. Et Chatiliez de se contenter de capitaliser sur une certaine cadence et sur un humour calibré prime time qui rassure, qui ne fait pas de vagues, mais qui oublie l’audace au vestiaire. Bref la férocité a perdu de son mordant en prenant de l’âge et force est de constater que l’auteur n’est plus en phase avec son époque. Ne reste plus qu’à espérer que le bonhomme saura se retenir avant de vouloir remettre le couvert une troisième fois lorsque Tanguy aura atteint l’âge de la retraite…

par Christophe Chenallet

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