Tai Chi Master
 |
 |
 |
 |
Notez ce film |
, 2002
De Yuen Woo-Ping
Scénario : Yip Kwong Kim
Avec : Yuen Cheung-Yan, Jet Li, Chin Siu-Hou, Michelle Yeoh, Fennie Yuen
Durée : 1h35
Sortie : 23/01/2002
Junbao et Tianbao ont grandi au Temple de Shaolin, apprenant les différentes techniques de combat, se soutenant perpétuellement, manquant régulièrement de respect à leurs professeurs. Emporté par son ambition, Tianbao est expulsé du temple et entraîne Junbao avec lui. Tandis que l'un se satisfait des plaisirs de la vie et retient les enseignements de ses maîtres, l'autre, cherchant l'argent et le pouvoir, s'engage dans l'armée, prêt à tout pour satisfaire ses envies.
Réalisé en 1993 et sorti en France en 2002 suite à la récente popularité occidentale de Jet Li (et dans une moindre mesure, au triomphe de Tigre et dragon d'Ang Lee), Tai Shi master surfe allègrement sur la nouvelle vague des " films de sabres ", initiés par Tsui Hark et sa saga des Il était une fois en Chine. Et bien que ne retrouvant que rarement la magie de l'œuvre de Hark, le film de Yuen Woo-Ping (chorégraphe des combats de Matrix) se révèle être un modèle du genre...malheureusement parasité en son milieu par une assez longue plage comédie plutôt inutile, ralentissant énormément le rythme jusqu'ici effréné des séquences.
Comme souvent, c'est dans les scènes de combat que le film trouve son rythme, sa véritable matière première. Double cinégénique du cinéaste, Jet Li exécute des chorégraphies écrites et filmées au millimètre près, magnifiées par l'utilisation de différentes pellicules. Même si quelques câbles se font un peu trop visibles, les combats sont pour la plupart extraordinaires, et n'ont pour seul défaut d'arriver après les nombreux films qui les ont copiés. Utilisant divers arts martiaux (kung fu, karaté, tai shi, kaji kali, etc.), les acteurs rivalisent de souplesse, d'ingéniosité et défient les lois de la pesanteur.
Jet Li, qui confirme par ailleurs le côté exécrable de son jeu d'acteur dans les scènes de dialogues, devient impérial dès que le film s'accélère. Apprenant et réutilisant les techniques ancestrales du Tai Shi, art martial consistant à se servir principalement des lois physiques de la nature et à retourner la force de l'adversaire contre celui ci, il transmet au film une véritable poésie, culminant dans cette scène féerique ou les feuilles mortes dansent autour de l'acteur. Moins occidental, et donc moins accessible que le film d'Ang Lee, Tai Shi Master n'en reste pas moins une véritable mine d'informations pour qui veut comprendre le cinéma d'action de la fin des années 90. Sa sortie tardive est en soit un véritable événement.
