The Sword Identity

The Sword Identity
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Sword Identity (The)
Chine, République populaire de, 2011
De Haofeng Xu
Scénario : Haofeng Xu
Durée : 1h48
Note FilmDeCulte : *****-
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Deux guerriers défient sans le savoir les quatre familles d’une ville du sud de la Chine qui gardent jalousement secrètes certaines techniques d’arts martiaux. Pris pour des pirates japonais en raison de la forme allongée de leur sabre, ils risquent d’être arrêtés, sauf s’ils peuvent prouver leur valeur en acceptant d’affronter un guerrier légendaire descendu de son exil en pleine montagne...

COUP DE MAITRE

A tous ceux pour qui tous les films de sabre ou d’arts martiaux se ressemblent un peu trop, ce premier long-métrage venu de Chine vient apporter un rafraichissant démenti. Une première œuvre donc, mais signée par un réalisateur au parcours atypique, ayant laissé derrière lui ses études de cinéma pour se consacrer à la pratique des arts martiaux pendant huit ans, publiant par la suite un ouvrage philosophique sur le sujet, pour finalement terminer comme consultant sur The Grandmasters, le toujours fort attendu dernier long-métrage de Wong Kar Wai ! The Sword Identity laisse à peu près aussi pantois que ce curriculum vitae. En effet, rarement a-t-on vu une première ouvre témoigner d’une telle virtuosité de mise en scène. A l’heure où la technologie permet toujours plus de surenchère numérique (parfois jusqu’à l’overdose), Xu Haofeng ose au contraire une très grande sobriété. Un pari plus que payant.

La sobriété en question est d’abord celle des combats : les techniques ici illustrées sont de celles qui ne font pas couler le sang (l’arme centrale du film est en effet un simple bâton), et la lutte est moins une mise à mort qu’une mise en scène, au sens propre. Mais la sobriété du film vient surtout de cette manière de prendre le contrepied des fresques historiques classiques en misant sur une très surprenante unité de lieu et d’action : un bateau en guise de décor, et dedans un seul japonais à capturer. Or c’est justement en faisant mine d’être minimaliste que Haofeng percute bien plus que d’autres. L’absence d’effets spéciaux donne à voir le véritable poids de chaque arme, de chaque corps en mouvement, redonnant à chaque combat une tangibilité et une crédibilité qu’on finissait par croire définitivement sacrifiée sur l’autel du spectacle numérique. Tout cela porté par un saisissant art du cadrage et du montage qui pare chaque scène d’un air de jamais-vu.

Si la trame temporelle n’est pas toujours aussi limpide (faisant par moment perdre au film de sa fluidité, c’est peut-être le principal défaut du long métrage), les qualités techniques ne doivent pas éclipser celles de l’écriture qui charpentent tout cela. Car The Sword identity se permet mine de rien de fréquents glissements de registres vers la comédie, soulignant encore une fois la singularité du projet. L’aisance et l’assurance avec lesquelles ces variations de ton, ces personnages secondaires sont travaillés est à l’image de tout le film : bluffant.

par Gregory Coutaut

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