Suspect Zero
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États-Unis, 2004
Scénario : Zak Penn, Billy Ray
Avec : Aaron Eckhart, Ben Kingsley, Harry Lennix, Carrie-Anne Moss
Durée : 1h39
Sortie : 23/03/2005
L’agent du FBI Tom Mackelway se lance sur la piste d’un tueur qui semble attaquer des tueurs en série. Il découvrira un plus vaste mystère caché derrière les meurtres.
SUSPENSE ZERO
A l’origine de ce film, il y a Zak Penn, talentueux scénariste que l’on a vu se faire un nom à Hollywood avec Last Action Hero. Mais déjà à l’époque, son manuscrit original avait été réécrit par Shane Black, la plume-star du cinéma d’action des années 80-90, perdant sa noirceur et sa violence. Quel que fut le résultat final (toujours très intéressant) sous l’égide de John McTiernan, Penn avait été trahi. Il ne se doutait peut-être pas que l’histoire allait se répéter plus de dix ans plus tard. En effet, son scénario Suspect Zero, datant de 1997, a longtemps circulé en ville avec une excellente réputation. C’est ce jet qui a intéressé entre autres Sylvester Stallone et Tom Cruise (qui demeure producteur sur la version actuellement en salles) et qui également valu à Penn de servir de script doctor sur Le Règne du feu ou encore de participer à l’écriture d’X-Men 2. Néanmoins, après avoir essuyé maints échecs auprès des studios, le projet a subi une sévère réécriture, par la main de l’incapable Billy Ray (Color of Night). Ceci expliquant probablement pourquoi aujourd’hui, face à l’écran, on assiste à un vulgaire sous-Seven (comme tous les films de serial killer sortis depuis maintenant bientôt dix ans). Que ce soit dans la tentative plus ou moins ratée du réalisateur à conférer une atmosphère poisseuse (l’action se promène à travers le continent, jusque dans des coins perdus d’Amérique profonde), dérangeante (par des effets de style grossiers), ou bien dans son pitch de départ et ses quelques idées intéressantes, on décèle le potentiel caché du film. Un potentiel qui restera le seul intérêt du film. Derniers vestiges d’un projet que l’on aurait aimé voir traité par un cinéaste plus compétent, qu’il s’agisse de David Fincher, Michael Mann ou encore un débutant un tant soit peu plus inspiré. Tout est là. Simplifié, voire vulgarisé, à outrance et bel et bien gâché (mêmes les acteurs ont du mal à s’en sortir) mais tout était là.
