TIFF 2017: Superworld

TIFF 2017: Superworld
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Superworld
Autriche, 2016
De Karl Markovics
Durée : 2h00
Note FilmDeCulte : ****--
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Gabi travaille comme caissière dans un supermarché, et mène une vie de famille tranquille. Mais un jour, tout bascule. En apparence rien n'a changé mais en rentrant chez elle, Gabi a rencontré Dieu.

CETTE FORCE QUI GUIDE MES PAS

Quatre ans après Nouveau souffle, remarqué à la Quinzaine des réalisateurs, le réalisateur autrichien Karl Markovics revient avec un drôle de film, doté d'un titre qui ouvre l'appétit: Superworld. Quel est donc ce super monde en question, alors que la vie de Gabi est paisible et proprette, sans aspérité ni drame ? Alors que la petite ville de province où elle vit avec sa famille et ses amis ressemble à une maquette de village idéal ? Quand le titre apparait à l'écran, superposé à ces images d'Epinal bucoliques, on craint le coup de coude ironique de la part du cinéaste. Or, pas du tout. Aux yeux de Gabi, ce petit monde heureux va devenir super, dans le sens d'extra large, de disproportionné, une fois que son regard sur le monde va changer. Il va même devenir trop grand, jusqu'au vertige, au malaise.

De la part du cinéma autrichien, on est habitué à une cruauté mordante (et parfois jubilatoire). Mais si Gabi ne vit pas du tout sa foi nouvelle comme un conte de fée, Superworld n'est pas Paradis: Foi pour autant. Karl Markovics trouve son propre ton, bienveillant sans être naif, à la fois tordu et tendre, avec un dosage habile de détails étranges: de la farine qui se transforme en aura mystique, des voix qui semblent venir d'une télévision éteinte - presque comme dans Poltergeist ! Pendant toute une partie du film, Gabi, prise de panique, est incapable de comprendre ce qui lui arrive. Ce n'est qu'à mi-film que Dieu est effectivement nommé, et à partir de là, l'ensemble perd d'ailleurs de son mystère. Les dialogues viennent un peu trop surligner ce qui était jusqu'ici habilement sous-entendu. La première moitié du film, où l'arrivée d'une foi soudaine est vécue à la fois comme un inquiétant phénomène surnaturel, un problème neuronal et un secret honteux, reste ce qu'il y a de meilleur, de plus singulier. Mais jusqu'à la fin, l'actrice Ulrike Beimpold, sorte de Margarete Tiesel pleine de bonhomie, crève l'écran.

par Gregory Coutaut

En savoir plus

Superworld est présenté cette semaine au Transilvania International Film Festival qui est à suivre en direct sur FilmDeCulte.

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