Super Size Me

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Super Size Me
États-Unis, 2004
De Morgan Spurlock
Scénario : Morgan Spurlock
Avec : Morgan Spurlock
Photo : Scott Ambrozy
Musique : Steve Horowitz, Michael Parrish
Durée : 1h38
Sortie : 30/06/2004
Note FilmDeCulte : ****--
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McDonald’s affirme que ses menus sont nutritifs et équilibrés. Morgan Spurlock décide de le vérifier en y mangeant trois fois par jour pendant un mois.

[Bande-Annonce]Super Size Meenvoyé par Nadokam

L’EXPERIENCE INTERDITE

L’expérience est loufoque, absurde, certains diront gonzo: Morgan Spurlock décide de tout goûter au McDonald’s pendant trente jours. Accompagné d’un cadreur, Spurlock va ingurgiter au moins une fois tout ce que les "Arches Dorées" proposent au menu. Et si on lui offre le menu Super Size (pour quelques cents de plus, les frites et la boisson deviennent énormes), il est obligé d’accepter. Pour compliquer le tout, Spurlock ne s’autorise pas à marcher plus que la moyenne quotidienne d’un américain, soit environ 5000 pas par jour. Selon les médecins, l’expérience s’annonce néfaste… Elle sera catastrophique. Sous les yeux effarés des toubibs ainsi que de sa petite amie (une cuistot végétalienne), Morgan grossit et se ramollit, physiquement, mentalement, et même sexuellement. Et entre deux bouchées d’hamburger, Spurlock se décide à enquêter sur la prolifération de la junk food aux Etats-Unis: du conditionnement des enfants dès leur plus jeune âge par le matraquage de McDo à l’augmentation alarmante de la taille des portions, en passant par la teneur inquiétante de la nourriture servie dans les cantines scolaires, Super Size Me est un voyage au bout de l’enfer culinaire.

EN PRESENCE D’UN CLOWN

Car Spurlock a l’intelligence de ne pas s’appesantir sur son expérience, somme toute facile et au résultat couru d’avance. Son auto-flagellation gastronomique n’est que le fil conducteur d’un voyage subjectif et engagé de la part d’un homme effaré par ce qu’il voit, mais qui reste suffisamment optimiste pour en parler avec humour. La démarche est proche d’un Michael Moore: Spurlock parle à la première personne et va aux avants-postes effectuer ses démonstrations lui-même, auprès des cantines, des enfants, chez McDonald’s eux-mêmes. Le ton est joyeux, légèrement bordélique, avec force portraits loufoques et instants absurdes, quelques plans gratuits de vomi et des séquences en animation que Moore ne renierait pas. Mais Super Size Me recèle quelques instants graves nourris de la conviction inquiète de Spurlock: nous voilà avec un homme seul face à la surpuissante industrie agro-alimentaire. Des films comme Révélations ou les derniers Oliver Stone l’avaient laissé sous-entendre: le grand méchant du cinéma américain des années 2000 n’est plus le gouvernement mais bien les sociétés privées. Et Spurlock, tout sourire, décide de lutter avec une caméra dans une main et une frite moyenne dans l’autre. Six semaines après la première du film à Sundance, McDonald’s a annoncé la suppression du menu Super Size; Wim Wenders avait raison: les films peuvent bel et bien changer le monde.

par Liam Engle

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