Sunrise
Inde, 2014
De Partho Sen-Gupta
Scénario : Partho Sen-Gupta
Durée : 1h20
Sortie : 02/03/2016
L’inspecteur de police Joshi ne parvient pas à se remettre de la disparition de sa fille Aruna, kidnappée à l’âge de six ans. Malgré les années qui passent, Joshi poursuit ses recherches désespérément. Dans un rêve récurrent qui hante ses nuits, une ombre noire conduit Joshi au « Paradise », un bar de nuit où des adolescentes dansent devant un public libidineux. Joshi est persuadé que c’est là qu’il retrouvera Aruna pour la ramener à Leela, son épouse que le chagrin a brisée.
LA CITÉ DES ENFANTS PERDUS
Remarqué au Festival de Busan ainsi qu'au Festival du Film Policier de Beaune, Partho Sen-Gupta est une nouvelle tête du cinéma indépendant indien. Le public français a pu se familiariser avec les polars noirs d'Anurag Kashyap, de la fresque Gangs of Wasseypur au sombre Ugly. Sunrise parle comme Ugly de disparition d'enfant et semble au croisement du film noir et de la fantasmagorie. Sen-Gupta se dit entre autres admirateur de Nicolas Winding Refn et on pense effectivement à plusieurs reprises au travail formel et notamment chromatique du réalisateur danois et de son directeur de la photographie Larry Smith sur Only God Gorgives.
Partho Sen-Gupta sait installer un climat pesant, dans cette nuit noire et poisseuse, sous cette pluie incessante déchirée par quelques néons multicolores. Pas ou peu de dialogues: on n'entend que la silencieuse musique de nuit, les gouttes de pluie ou les voitures. La narration, elle, est moins habile. Le récit fait rapidement du surplace et perd en force dès qu'on s'écarte du héros. Le portrait chargé de l'épouse folle donne une impression de noirceur un peu complaisante et artificielle, et la conclusion n'est pas vraiment satisfaisante. Il y a néanmoins dans Sunrise une intéressante audace: lorsque le réalisateur filme son héros courant (littéralement) après des ombres expressionnistes, ou lorsqu'il entre à ses côtés dans un sombre terrier d'Alice. Sunrise est imparfait mais voilà un nom qu'il faudra malgré tout surveiller.