Suneung

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Suneung
Corée du Sud, 2014
De Su-won Shin
Durée : 1h47
Sortie : 09/04/2014
Note FilmDeCulte : ****--
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Yujin, élève de terminale promis à un avenir brillant, est retrouvé assassiné. Très rapidement, les soupçons se portent sur June, l’un de ses camarades de classe. Mais en remontant le fil des événements, c’est un univers d’ultra-compétition et de cruauté qui se fait jour au sein de ce lycée d’élite, où la réussite au « Suneung », l’examen final qui conditionne l’entrée des élèves dans les meilleures universités, est une obsession. Pour obtenir la première place, certains sont prêts à tout, et même au pire…

L’ÉCOLE DES PASSIONS

Plus particulièrement remarquée avec son court métrage Circle Line sélectionné à la Semaine de la Critique, la réalisatrice Coréenne Shin Su-Won (lire notre entretien) signe avec Suneung son second long métrage. Le titre désigne à la fois ce qui est au centre de toutes les attentions dans le film (l’examen qui ouvre les portes vers les meilleures écoles) et ce que certains n’atteindront jamais – ce suneung reste d’ailleurs absent du long métrage. Celui-ci s’ouvre de manière inattendue par une succession d’images rapides de jeunes gens, d’étudiants, de mères en transe, de prières… et d’une chasse au lapin. Shin installe immédiatement une atmosphère étrange et oppressante, dans cette course pour la vie que semble représenter le cursus scolaire. Traité de manière relativement réaliste, Suneung n’aurait pourtant pas beaucoup de détails à modifier pour être une relecture du plus fantaisiste Battle Royale.

On est habitué à la violence dans le cinéma coréen, aux tendons découpés et aux mains dans la gueule. Il existe pourtant une autre façon d’exprimer cette violence, comme celle, sociale, du tout récent 10 Minutes, qui constitue en quelque sorte l’après-Suneung : un jeune homme rêvant d'autre chose trouve un petit emploi qui va être un cadeau empoisonné. Si la violence est plus évidente dans Suneung, où l’on peut massacrer un concurrent à coup de batte de base-ball, il y a cette dimension de fable un peu hors du monde. Le film est peut-être moins convaincant dans ce dialogue entre une certaine vérité sociale coréenne et le cinéma de genre : il faut parfois un saut de foi pour accepter le cheminement psychologique des personnages. Imparfait, Suneung témoigne pourtant d’une vraie singularité de ton, d’une personnalité de cinéaste qu’on suivra.

par Nicolas Bardot

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