Submarino
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Danemark, 2010
De Thomas Vinterberg
Scénario : Tobias Lindholm, Thomas Vinterberg d'après le roman éponyme de Jonas T Bengtsson
Avec : Jakob Cedergren, Gustav Fischer Kjaerulff, Christian Kirk Ostergaard, Peter Plaugborg, Morten Rose, Patricia Schumann
Photo : Charlotte Bruus Christensen
Musique : Thomas Blachman
Durée : 1h50
Sortie : 01/09/2010
Deux frères mènent, dans la même ville, des existences parallèles, séparés à jamais par les blessures de l’enfance. Pourront-ils un jour se retrouver et changer le cours de leur destin ?
THERE’S A LIGHT THAT NEVER GOES OUT
La famille est une fois de plus dans la tourmente dans le nouveau film de Thomas Vinterberg (Festen). Un nouveau film que des contraintes financières et de calendrier l’ont quelque peu obligé à envisager de manière différente que ses dernières productions. Une sorte de retour aux sources avec une équipe composée de plusieurs débutants (dont la chef opérateur et le co-scénariste), au service d’une narration simple et directe. Cette fois-ci il s’agit de deux frères qui se sont perdus de vue après une enfance traumatisante et que la vie va remettre en présence. Nick a la trentaine, il vient de sortir de prison et ne fait rien sinon évacuer sa rage dans une salle de gym et boire jusqu’à l’épuisement. Son frère est père célibataire, après la mort brutale de sa femme, et junkie. Ses seules joies sont sa piqûre quotidienne et son fils Martin. Un même traumatisme impossible à surmonter les unit, gardant la tête tout juste à la surface, mais pour combien de temps encore ?
Quelle est la place de la fatalité dans le destin humain ? Au début du film, dans la chambre des garçons, on peut voir un poster sur lequel est inscrit « Why ? » en gros. La question n’étant pas trop de savoir pourquoi le destin les a frappés de la sorte mais plutôt comment se construire avec ? La réponse de Thomas Vinterberg est sombre et douloureuse. Que ce soit Nick ou plus encore son petit frère, il dresse le portrait de deux personnages auxquels le spectateur aura du mal à s’attacher et il faudra d’ailleurs attendre la toute fin du métrage pour les voir sourire de nouveau ensemble alors que le point de non-retour vient d’être franchi. L’histoire s’enfonce dans les méandres de la solitude, du mal-être, dans la spirale infernale de la dépendance ignorante des victimes collatérales qu’elle provoque et personne n’en sortira indemne. Le film est porté par un duo d’acteur brillant, Peter Plaugbord (le petit frère) et surtout Jakob Cedergren (Dark Horse) qui crève littéralement l’écran dans le rôle de Nick.
