Deauville Asia: Steel Cold Winter

Deauville Asia: Steel Cold Winter
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Steel Cold Winter
Sonyeo
Corée du Sud, 2014
De Jin-seong Choi
Durée : 1h49
Note FilmDeCulte : ***---
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Yoon-soo a lancé une rumeur dans son lycée sur un camarade de classe qui a fini par se suicider. Incapable de supporter sa culpabilité, il essaye de se suicider à son tour mais sa tentative échoue. Sa famille décide alors de déménager à la campagne afin de l’aider à se remettre sur pied. Là-bas, le jeune garçon fait la rencontre d’Hae-won, une jeune fille mystérieuse qui a tout le village à dos. Se voyant lui-même en elle, il lui offre réconfort et compassion. Peu à peu, Hae-won s’ouvre à son contact. Mais Yoon-soo se détourne finalement d’elle lorsqu’il entend des rumeurs peu flatteuses la concernant.

LA RUMEUR

De Steel Cold Winter à Suneung, également sélectionné à Deauville Asia, en passant par les récents The King of Pigs ou Bleak Night, les temps semblent durs pour les petits étudiants coréens. Pour son premier long métrage de fiction, Choi Jin-Seong traite de la rumeur et de la façon dont elle peut détruire des vies, dans les couloirs du lycée comme dans un petit village endormi sous la neige. « On ne se bat pas devant son propre enfant ! », reproche une femme à un gars bagarreur. On est censé donner l’exemple, en tout cas en apparence. En coulisse, les gamins peuvent être abusés, et les cochons atteints dit-on de la grippe aviaire sont enterrés vivants lors d’une scène impressionnante qui ressemble à un cauchemar. Comme la poussière cachée sous le tapis.

Le jeune héros, qui a quitté Séoul suite à un drame dont il est en partie responsable, semble chaos debout, groggy. Lac glacé et lumière aveuglante du soleil d’hiver : le décor anesthésié reflète ses tourments intérieurs. Il rencontre une jeune fille taciturne, une sorte de Wednesday Addams qui aurait enfilé les patins à glace de Kim Yu-Na. Choi a un certain talent pour capter avec délicatesse l’atmosphère glacée des sentiments et d’un lieu mortifié par le froid. Il y a un sujet fort dans la façon dont il traite avec perversité de la parole et de son pouvoir. Mais Steel Cold Winter, certes très soigné, est aussi trop appliqué. Nous sommes face à un scénario qui montre et démontre, une mise en scène qui ne connait guère l’ellipse, à l’image d’une fin dont l’idée est puissante, mais qui est amoindrie parce que le réalisateur ne sait pas finir. Lorsque le héros souffre d’acouphènes, on pense à ces films où l’on fait saigner du nez ou vomir des personnages pour qu’on comprenne leur malaise - un artifice. Le sujet de Steel Cold Winter est tellement lourd en lui-même qu’il aurait peut-être mieux valu avoir la main plus légère. Mais sous ce verglas casse-gueule se cache un film qui a des qualités et peut-être quelques talents à surveiller.

par Nicolas Bardot

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