Festival de Gérardmer: The Station
Une équipe de scientifiques découvre un liquide rouge qui semble s'écouler des glaciers, dans les Alpes. La nature saignerait-elle ? Les effets sur la faune locale ne se font pas attendre...
SANG FROID
De l'horreur à monstres dans une station enneigée et coupée du monde: The Station fait inévitablement penser à The Thing, classique et acmé du genre par John Carpenter. Il serait injuste et stupide de reprocher au jeune Autrichien Marvin Kren de ne pas être Carpenter. Mais, même si le spectacle est sympathique, Kren pêche encore beaucoup pour que The Station soit totalement réjouissant. La mise en scène n'est pas très inspirée, ne parvient pas à installer un climat de terreur ou de paranoïa, et se contente régulièrement d'une agitation en gros plan lors des scènes d'attaque. L'écriture se disperse en une multitude de personnages bâclés et en sous-intrigues inintéressantes (tout ce qui concerne l'atroce petite amie échappée d'une publicité glossy-glossy). Pas très bien mis en scène, pas très bien écrit, The Station pourrait atterrir à la poubelle, mais ce n'est pas le cas.
Marvin Kren a particulièrement soigné ses bébêtes, sortes de mix inédit entre un bouquetin, une mouche et le Cracoucass. Les effets à l'ancienne, sans CGI, fournissent un effet de réel qui tranche joyeusement avec les canons actuels. Kren est du genre à secouer les wagons lors de son tour de train fantôme, et c'est ce qu'il fait de mieux. Il gère un mélange de chaos et d'humour discret avec un certain talent, mettant particulièrement en valeur la prestation de sa maman (oui oui) dans le rôle d'une ministre dure à cuire, une matrone dragon qui n'a pas peur ni des renards enragés, ni des grosses mouches tueuses. Malheureusement, l'équilibre entre le sérieux et une pointe d'humour se casse lors d'un dénouement involontairement comique, où la petite amie (encore elle) trouve une conclusion à son histoire à la hauteur de son développement psychologique. C'est à dire: complètement bêtasse.