Stake Land
États-Unis, 2010
De Jim Mickle
Scénario : Nick Damici, Jim Mickle
Avec : Nick Damici, Danielle Harris, Kelly McGillis, Connor Paolo
Photo : Ryan Samul
Musique : Jeff Grace
Durée : 1h38
L'Amérique n'est plus qu'un chaos politique et économique depuis qu’une terrible épidémie s’y est propagée. Et pas des moindre, puisqu'il s'agit de vampirisme. C'est dans cet enfer sur terre que Martin, un adolescent, rencontre un chasseur de ces monstres aux dents pointues. Aidé de celui-ci et des rencontres qui jalonnent son périple, il se dirige vers le Canada, encore épargné par l'épidémie. Encore faudra-t-il pouvoir échapper aux buveurs de sang et aux fanatiques religieux.
INTO THE WILD
Depuis quelques années, le post-apo revient à la charge et force est de constater que même si chaque réalisateur tente d'apporter sa pierre à l'édifice, tous les films ne sont pas forcément à la hauteur des attentes, la faute à un manque cruel de moyens et/ou à des influences pas toujours digérées. Mais aujourd'hui, si Jim Mickle (Mulberry street) choisit cette voie semée d'embûches, ce n'est pas pour y apporter quelque chose de réellement nouveau (même si placer des succubes en place des éternels morts-vivants, qui ont trop pollué le genre ces derniers temps, permet de changer quelque peu la donne) mais pour profiter de l'ambiance et de l'atmosphère afin de donner un peu plus de corps à son voyage initiatique. Moins soyeux qu'un Livre d'Eli ou dépressif que La Route (pour ne citer que les dernières productions du genre en date), Stake land trimballe tout du long sa carcasse désillusionnée et sans concessions et arrive à trouver sa propre identité sans jamais révolutionner le genre.
Car conscient de ses limites, Mickle arrive très bien à s'en accommoder en optimisant sa production value et en ne cherchant jamais à se donner des airs de gros film à message. Le réalisateur utilise toutes ses ressources ainsi qu'une très simple mais jolie bande originale pour confronter son héros solitaire sans nom et qui va peu à peu s'humaniser à un disciple qui va devenir adulte, croisant aussi les destins de quelques brebis égarées. Alors certes, la formule semble éculée mais Jim Mickle y place suffisamment d'émotions et de détails humains pour qu'on se laisse prendre au jeu sans pour autant faire de son film une œuvre gluante. Vous l'aurez donc compris, malgré son emballage horrifique et désespéré franchement efficace, Stake land est une agréable surprise capable de jouer à la fois sur la corde de la sensibilité et celle de l'horreur. Sans inventer quoique ce soit, Stake Land remplit pleinement son petit contrat. Et ça, le jury du NIFF (Neuchatel International Fantastic Film Festival) l'a bien vu puisqu'il lui a décerné la mention spéciale du jury lors de son édition 2011.