Songlap

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Songlap
Malaisie, 2012
De Fariza Azlina Isahak, Effendee Mazlan
Scénario : Fariza Azlina Isahak
Durée : 1h40
Note FilmDeCulte : ***---
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Les frères Am et Ad essayent de s’en sortir dans l’immense métropole de Kuala Lumpur. Ils travaillent pour le compte d’un gang spécialisé dans le trafic de nouveau-nés et sont chargés de présenter à de riches parents d’adoption leur nouvelle progéniture. Les mères biologiques de ces nourrissons sont toutes des prostituées que les frères relocalisent dans les bordels de la capitale malaisienne. Am n’a pas vraiment d’état d’âmes, alors que son frère cadet Ad aspire à une vie plus rangée.

Hip-hop à fond, jeunesse en galère et urgence quotidienne… pas de doute, Songlap vise le réalisme urbain le plus sérieux. Cela aurait pu suffire à en faire une dépaysante et intrigante carte postale pour festivals (vu le nombre quasi inexistant de films de Malaisie trouvant le chemin de nos écrans), mais le long métrage a au moins le bon goût de ne pas s’en contenter. Dans un premier temps, Songlap s’en sort surtout par les différents pièges qu’il évite. Conflit entre deux générations de gangster, la pute au grand cœur au chevet des hommes blessés, jeune loubard qui veut s’en sortir grâce à un concours de danse… chacune de ces pistes classiques aurait pu servir de trame suffisante pour un film paresseux, mais les deux co-réalisateurs ne s’attardent pas dessus longtemps, préférant les amalgamer pour les rendre plus digestes. De même, on évite ici le décalque de la mise en scène « à la Rosetta», où le protagoniste serait filmé de dos, bravant chaque obstacle se dressant sur sa route. Si référence il y a, elle serait plutôt à chercher du côté des telenovelas et leur manière bien à elles de faire cohabiter un ensemble d’intrigues et de personnages sans forcément en avantager un.

Mais de la telenovela, Songlap ne prend finalement pas que le meilleur. Passée une première partie où le décalage entre la dureté de ces vies et la candeur générale (où la pire insulte semble être « va prendre un bain de fleurs ! ») surprend, les rebondissements se font chaque fois un peu plus artificiels. Lorsque le père de l’héroïne débarque à mi-film, on a moins impression d’assister à un saisissant coup de théâtre qu’à une intrigue secondaire collée de guingois au reste du récit. Si Songlap sait parler sérieusement de sujets graves quand il le faut, il n’évite pas dans son dénouement quelques maladresses, telles qu’une course poursuite en voiture dont l’humour décalé offre une référence à Shérif, fais mois peur qui tombe un peu comme un cheveu sur la soupe. Au moment de revenir à de l’émotion sérieuse, le film a du mal à retomber habilement sus ses pattes. Dommage.

par Gregory Coutaut

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