Something like Happiness

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Something like Happiness
Stesti
République tchèque, 2005
De Bohdan Sláma
Scénario : Bohdan Sláma
Avec : Marek Daniel, Ana Geislerová, Zusana Krónerová, Pavel Liska, Tatiana Vilhelmová
Durée : 1h40
Sortie : 01/01/2005
Note FilmDeCulte : ****--

Monika, Tonik et Dasha sont des amis d’enfance. Le petit ami de Monika vient de s’envoler pour les Etats-Unis pour s’y installer et elle attend impatiemment de pouvoir le rejoindre. Tonik a quitté le giron familial pour vivre avec sa tante dans une vielle ferme délabrée et est depuis des années secrètement amoureux de Monika. Dasha est fragile psychologiquement, a pour amant un homme marié et s’occupe plutôt mal que bien de ses deux enfants. Alors qu’elle est finalement internée, Monika et Tonik vont prendre en charge sa progéniture et se rapprocher.

LA VIE EST UN LONG FLEUVE CAPRICIEUX

Bohdan Shama ne s’intéresse pas au cinéma d’action, plein de bruit et de fureur. Ce qui l’intéresse, c’est la nature humaine, les situations de tous les jours mais intenses et fortes et l’émotion qui en découle. Dans son second long métrage, c’est le passage à la vie adulte de ses personnages principaux qu’il thématise, notamment Monika et Tonik, forcés du jour au lendemain à assumer l’exigeant rôle de parents. Dans ce procédé, c’est également le sens à donner à sa vie qui est mis en lumière. Pour Monika, la teneur de ses sentiments et où se trouve sa vraie place; pour Tonik, l’abandon du doux rêve d’enfant qu’il portait dans sa besace pour la perspective d’une vie sereine et qui prend ses racines dans la réalité; pour Dasha, l’acceptation de ses responsabilités de mère. La famille, qu’elle soit recomposée ou non, est donc au centre du film. Est-ce que les liens du sang sont les plus forts ou est-ce la famille que l’on se choisit qui importe le plus? La bande sonore est à l’image des protagonistes, simple et minimaliste. Les accents mélancoliques de la guitare de Leonid Sobeylman venant souligner l’émotion sans fioriture inutile. La quête du bonheur ne suit pas forcément des chemins linéaires et tous les protagonistes vont laisser des plumes dans la bataille, car il se mérite le bonheur, chez Bohdan Shama, et il faut aller le chercher. Le réalisateur tchèque est aidé dans sa tâche par un excellent trio de comédiens qui donnent une interprétation tout en justesse. Le tournage a duré un an et aura été une expérience humaine particulière pour Bohdan Shama, qui a adopté les deux orphelins jouant les enfants de Dasha dans le film. Le long métrage a reçu la récompense du meilleur film dans de nombreux festivals et fut nominé sept fois aux Lions Tchèques (équivalent des César en France), une reconnaissance évidente pour un film attachant et sensible.

par Carine Filloux

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