Soi Cowboy
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Royaume-Uni, 2008
De Thomas Clay
Scénario : Thomas Clay
Avec : Nicolas Bro
Photo : Sayombhu Mukdeeprom
Durée : 1h57
Sortie : 20/04/2011
En plein cœur de Bangkok, une jeune Thaïlandaise, enceinte, partage son quotidien avec un Européen. Pour la jeune femme, vivre aux crochets de cet homme est le seul moyen de rester éloigné de Soi Cowboy, un quartier chaud de la capitale. Pour s'assurer sa sécurité, elle s'offre à lui, à contrecœur...
UN COWBOY DANS LA JUNGLE
On ne sait pas par quels détours interminables ce Soi Cowboy s'est égaré pendant 3 longues années mais le voici enfin en salles pour une sortie surprise (un peu comme la moitié des sorties depuis le début d'année, en fait). L'Anglais Thomas Clay avait fait son petit buzz en 2005 lors de la présentation de son The Great Ecstasy of Robert Carmichael, film choc au dispositif formel impressionnant mais au scénario plus faiblard. Soi Cowboy débarque en forme de grand contrepied: là où Carmichael conservait une distance glaciale vis-a-vis de ses personnages, Soi Cowboy les regarde de près, dans leur petit quotidien gratté en noir et blanc. Pourtant, rien ne semble couler de source avec cette description complexe d'une relation entre un Européen bedonnant (Nicolas Bro, découvert dans Dark Horse de Dagur Kari) et une jeune locale (Pimwalee Thampanasyan). Au-delà de l'étrangeté des antagonismes, Clay observe son couple qui marche à la façon d'un échange commercial, "un clash entre les visions occidentales de l'amour et de la sécurité" selon le réalisateur, et qui donne lieu à des scènes d'une tendresse assez déroutante. L'envol semble pris lors d'un voyage fascinant, où Clay plonge son couple dans une nuit auprès de temples (l'équipe d'Apichatpong Weerasethakul est sur le coup, Clay n'avait cependant pas encore vu ses films), mais la césure colorée déçoit un peu ensuite, apportant peu à ce que le cinéaste a réussi à montrer, en toute ambiguïté, jusqu'ici.
