Sofia’s Last Ambulance
Poslednata Lineika na Sofia
Bulgarie, 2012
De Ilian Metev
Durée : 1h15
Dans une ville qui ne possède que 13 ambulances pour deux millions d'habitants, Krassi, Mila et Plamen sont nos héros improbables : gros fumeurs, bourrés d’humour et sans cesse en train de sauver la vie à autrui, malgré le grand nombre d’obstacles. Cependant, le système brisé les met à rude épreuve. Combien de temps vont-ils encore tenir à sauver les écorchés de la société jusqu'à ce qu'ils perdent leur empathie?
URGENCES
De Kamen Kalev (Eastern Plays, The Island) à Konstantin Bojanov (Avé), on ne peut pas dire que les premiers indices de renouveau du cinéma bulgare nous aient réellement convaincus. Sofia's Last Ambulance, premier film de Ilian Metev, est un signe de vie un peu plus probant. Documentaire qui pourrait tout aussi bien être une fiction, Sofia's Last Ambulance est l'antidote aux fantaisies chirurgicales des séries avec George Clooney ou Katherine Heigl. On embarque dans ce qui semble être la dernière ambulance de Sofia, aux côtés de malades ou blessés qui sont secoués comme dans le train de la mine de Disneyland. Mais Sofia's Last Ambulance ne donne pas que dans l'énergie du doc sur le vif avec une shaky cam à la Paul Greengrass. Le cadre, souvent fixe, n'a d'yeux que pour les infirmiers (pas un plan, ou à peine, sur les personnes secourues), s'attarde sur eux lors de discussions banales, au volant. Guette le vacillement: "Je vais finir par perdre toute ma compassion", avoue Mila, au chevet de quelques malades comme au chevet du monde entier. Ou, au moins, de la Bulgarie.
Car on imagine bien que cette caméra bloquée sur deux infirmiers et leur chauffeur ne s'intéresse pas qu'à leur cas de héros ordinaire. On trace la route parfois perdue d'une Bulgarie écorchée, celle d'un chemin de campagne, celle qui mène à un cadavre oublié. Les choix de mise en scène de Metev font sens dans ce qui n'est pas un épisode de Strip Tease dans une ambulance. Voici un premier essai prometteur.