So Long, My son

So Long, My son
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So Long, my son
Chine, République populaire de, 2019
De Wang Xiaoshuai
Scénario : Wang Xiaoshuai
Durée : 3h05
Sortie : 03/07/2019
Note FilmDeCulte : *****-
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Au début des années 1980, Liyun et Yaojun forment un couple heureux. Tandis que le régime vient de mettre en place la politique de l’enfant unique, un évènement tragique va bouleverser leur vie. Pendant 40 ans, alors qu’ils tentent de se reconstruire, leur destin va s’entrelacer avec celui de la Chine contemporaine.


Depuis son arrivée dans le grand monde du cinéma d'auteur dit de festival, avec Beijing Bicycle en 2001, le réalisateur chinois Wang Xiaoshuai trace le sillon d'un cinéma social d'un grand classicisme - certains diront académisme -, et ausculte la société de son pays tout en menant une réflexion sur les cicatrices du passé qui sont impossibles à cicatriser. Dans ses meilleurs films, Shanghaï Dreams, Une famille chinoise, il parvenait déjà à raconter la grande Histoire par le prisme du récit intime mais sans la perfection narrative qu'il déploie ici. Car oui, So Long, my son, impressionnante fresque de plus de trois heures, est l'indiscutable chef d'oeuvre de son auteur, un film, qui, à l'instar de Vivre de Zhang Yimou ou Still Life de Jia Zhang-ke, permet non seulement de mieux comprendre le totalitarisme chinois, mais aussi d'entrer en empathie avec les gens qui le subissent.

Mon fils, ma bataille

L'ouverture est magistrale. Avec pudeur, Wang Xiaoshuai met en scène «l'événement» qui va bouleverser la vie de Liyun et Yaojun, la disparition accidentelle de leur fils aimé. La suite immédiate place le film sur des rails étranges, avec ce «faux» fils qui porte le prénom du premier, en pleine crise d'adolescence, qui affronte ses parents avant de fuguer. Impossible d'oublier ensuite les deux séquences, malgré les nombreux allers-retours entre le passé, le passé antérieur et le présent. Liyun et Yaojun ne forment pas seulement un couple, ils sont des parents, avec tout ce que cela entraîne de responsabilités et de sentiments. Et cette double-ouverture trouvera sa résolution dans une conclusion d'une puissance émotionnelle rare... Mais il ne faut pas résumer So Long, My son au seul genre du mélo. C'est aussi un grand film sur la mutation à marche forcée de la Chine, du collectivisme ouvrier à l'individualisme capitaliste, des quartiers populaires aux appartements individuels des tours d'habitation. Une mutation qui est la conséquence directe de la politique de l'enfant unique mise en place au début des années 80. Et tant pis pour les parents qui se retrouvent sans enfant... Face aux injustices de la vie, il y a la solution de l'exil, choisie par la jeune stagiaire de Liyun (magnifique personnage) ou celle de l'amitié, malgré les secrets enfouis et les choix que l'on fait. Magnifique.

par Yannick Vély

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