Festival de Gerardmer : Snatchers
États-Unis, 2019
De Stephen Cedars, Benji Kleiman
Scénario : Stephen Cedars, Benji Kleiman, Scott Yacyshyn
Avec : Gabrielle Elyse, Mary Nepi
Photo : Nate Hurtsellers
Musique : Christopher Doucet
Durée : 1h36
Depuis qu’elle sort avec le bellâtre Skyler, Sara est l’une des filles les plus populaires du lycée. Mais quelque chose en lui a changé depuis la rentrée. Après une nuit passée ensemble, Sara découvre qu’elle est enceinte... de neuf mois. Déterminée à garder sa condition secrète, elle se tourne vers la seule personne de confiance : son ancienne meilleure amie, Hayley. Les deux jeunes femmes se rendent vite compte que la présence de ce corps étranger dans le ventre de Sara n’annonce rien qui vaille...
A BUG’S LIFE
Alors voilà, c’est l’histoire de deux apprentis réalisateurs qui se rencontrent sur les bancs de l’école, qui commencent à bricoler très tôt des petits films avant de continuer leurs études de cinéma (sans les terminer), et qui finissent par pouvoir réaliser un premier long après l’avoir d’abord envisagé sous forme de web-série. Et ce premier long le voici, le voilà : Snatchers, un film sans aucune personnalité et qui ressemble à 1000 autres… Ah vous aussi vous y avez cru au conte de fée qui aurait fait accoucher un petit bijou à deux futurs grands metteurs en scène ? Mais non, la petite histoire qui fait la grande ça sera pour quelqu’un d’autre. Parce que Snatchers, avec ses airs cools au rabais, son ton faussement irrévérencieux et ses saillies gentiment gore, s’inscrit dans une certaine tradition récente de la teen horror comedy qui passe de Freaks of nature à Scream girl en passant par Tragedy girls (on pourrait également citer La Main qui tue mais celui-là est plus vieux et surtout un peu plus réussi que la moyenne) qui n’a accouché jusque-là que de films au mieux passables, au pire franchement pénibles. A croire que les duettistes Cedars et Kleiman n’ont pas retenu les erreurs de leurs ainés. Pire le film s’en va aussi un peu braconner sur le territoire des films de parasites qui prennent le contrôle des corps. Bon on ne va pas vous mentir, on est ici loin, très loin, très très loin même, des bijoux comme L’invasion des profanateurs de sépultures ou The Thing et l’on penche plus vers quelque chose ravivant le souvenir du bis Elmer le remue-méninge de Franck Henenlotter, l’aspect crasseux en moins (bah oui faut pas déconner, on est en 2020 et on va pas choquer l’adolescent moderne avec une image dégueulasse et une atmosphère putride). Et à part ça pas grand-chose de nouveau sous le soleil de la platitude et de l’ultra conventionnel tant Snatchers ne pisse pas plus loin que son concept/point de départ (qui n’est même pas nouveau et/ou efficace). Non, vraiment pas de quoi se réjouir tant on assiste ici à un spectacle effarant d’une banalité confondante et totalement inoffensive. Alors quitte à vous faire un trip nostalgique des années lycée avec bestioles amatrices de chair humaine à la clé, on ne saura que vous conseiller de (re)venir vers The Faculty de Robert Rodriguez qui, aussi imparfait soit-il, assumait totalement son sujet sans se cacher derrière un ersatz d’humour mal branlé et avait au moins le mérite d’aborder le genre avec sérieux et respect.