Smiley Face

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Smiley Face
États-Unis, 2006
De Gregg Araki
Avec : Adam Brody, Anna Faris
Durée : 1h28
Sortie : 16/01/2008
Note FilmDeCulte : *****-
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Jane, une jeune actrice paresseuse et sans succès, mange les biscuits que son colocataire psychopathe a laissé traîner en ignorant qu'ils contiennent de la drogue. Dès lors, elle tente de traverser la ville pour rembourser un dealer rancunier, passer une audition, et remplacer les fameux gâteaux. Prise en stop par un copain de son colocataire, elle part pour un long et étrange voyage.

SŒUR SOURIRE

En adaptant Mysterious Skin, le splendide roman de Scott Heim, l’agitateur pop Gregg Araki effectuait une rupture nette dans sa filmographie, avec un récit d’une gravité inédite, portrait de deux destins éreintés par la pédophilie. Smiley Face braque à fond les ballons et tente le virage à 360°, justement en réaction à l’expérience éprouvante et exigeante que fut Mysterious Skin pour le réalisateur. Le pitch est une blague griffonnée sur un bout de nappe après une bouffe trop arrosée (ou trop enfumée): une jeune actrice totalement à la ramasse part dans un cosmic trip après avoir ingurgité les space cakes de son colocataire. Bouffonnerie nihiliste, Smiley Face n’est pourtant pas qu’une pirouette potache mais un vrai film de ciné, avec ses idées de montage toujours à l’affût, son sens musical parfait et son envie volcanique, dragon multicolore prêt à se griller les poumons jusqu’au dernier souffle, pour un enchaînement de quiproquos über psychédéliques.

HERBES FLOTTANTES

Télescopage survolté de cartoon et de manifeste communiste dans une éjaculation burlesque sous l'empire d’une herbe folle, Smiley Face se met au service d’un petit génie dont il impose le règne indiscutable. Celui d’Anna Faris, magistralissime en épave de starlette, Droopy défoncée et avachie sur son canapé, héroïne sensationnelle de slapstick dans un film qui repose d’un bout à l’autre sur ses homériques épaules, celles d’une attachante loseuse dont le compte en banque est désespérément bloqué à 1 dollar et 8 cents, affolée à la simple idée qu’on vienne lui saisir la prunelle de ses yeux: son lit de luxe ultra high-tech, temple douillet de son inconséquente paresse. Alors oui, après être parti comme un forcené dans le coup de feu, après deux premiers tiers qui se lancent dans un sprint ininterrompu, Smiley Face achève son dernier tour langue pendante et genoux à terre. Mais le feu d’artifice hilarant qui a précédé constitue très certainement la meilleure comédie de l’année.

par Nicolas Bardot

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