Sleeping Beauty

Sleeping Beauty
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Sleeping Beauty
Australie, 2011
De Julia Leigh
Scénario : Julia Leigh
Avec : Emily Browning
Photo : Geoffrey Simpson
Musique : Ben Frost
Durée : 1h44
Sortie : 16/11/2011
Note FilmDeCulte : *****-
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Ce que les hommes lui font la nuit, elle l'a oublié au réveil. Une jeune étudiante qui a besoin d’argent multiplie les petits boulots. Suite à une petite annonce, elle intègre un étrange réseau de beautés endormies. Elle s’endort. Elle se réveille. Et c’est comme si rien ne s’était passé...

DANS TON SOMMEIL

Sleeping beauty est le premier long-métrage de la romancière australienne Julia Leigh (auteur d’Ailleurs et Le chasseur). Un premier film fort curieux de la part d’un auteur à l’œuvre non moins singulière. Le pitch du film laisse planer l’ombre d’un autre écrivain : Kawabata et ses Belles endormies, mais Julia Leigh se dédouane de cette écrasante référence avec habileté, sans avoir besoin de faire beaucoup d’efforts pour affirmer sa propre personnalité. La réalisatrice évite tous les clichés kitsch d’histoires de prostitution volontaire et de maisons closes, tout en rendant en permanence son film très élégant et esthétique, à l’image de la tenancière (l’incarnation du chignon parfait). L’érotisme est là, mais il prend l’aspect d’une chaste et lente froideur. On retrouve dans ce récit l’indéfinissable étrangeté des romans de Leigh, cette manière de ne jamais mener le récit exactement là où on l’attend, de procéder par petites touches comme autant d’indices (chaque scène est relativement courte), pour parler au final de quelque chose qui n’est pas là.

Sarah est comme un fantôme, sa peau est d’une blancheur remarquable et semble comme absente de sa propre vie, et pourtant il est impossible pour les autres de ne pas la remarquer, de ne pas la désirer. Comme les autres personnages de l’auteur, Sarah à la recherche de quelque chose à tout prix. Quelque chose d’abstrait qu’elle ne comprendra que lorsqu’elle l’aura découvert. Le scénario fonctionne sur un mélange entre réalité et fantasmes, mais pas sur un mode binaire classique et attendu, et sans avoir recours aux rêves et au fantastique. Les scènes de sexe, laissées pour la plupart à l’imagination du spectateur, en sont le parfait exemple: ce qui se passe dans son sommeil, Sarah voudrait bien le savoir, mais cela ne peut lui-être connu, sous peine de rompre le charme (car la référence au conte de fée du titre est loin d’être fortuite). Idem pour le spectateur : distinguer l’un de l’autre n’aurait pas d’intérêt car l’atmosphère irréelle dans lequel baigne le film ne fait que gommer de manière très excitante et raffinée la frontière entre les deux. D’une classe folle, Sleeping beauty est un film qui ne ressemble à aucun autre.

par Gregory Coutaut

En savoir plus

Les Bonus DVD
Une interview de 13 minutes, en plus d'une bande annonce, est proposée sur cette édition dvd de Sleeping Beauty. Il s'agit des réponses croisées de la réalisatrice, Julia Leigh, l'actrice Emily Browning et l'un des producteurs du film. Leigh revient notamment sur son utilisation de plans longs, tandis que Browning confie son enthousiasme au sujet du défi lancé par ce rôle atypique. Julia Leigh explique qu'elle voulait réaliser un film beau, ambitieux, et mémorable. C'est réussi. Sleeping Beauty est disponible en dvd dès le 20 mars.

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