Sketches of Kaitan City

Sketches of Kaitan City
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Sketches of Kaitan City
Kaitanshi Jokei
Japon, 2010
De Kazuyoshi Kumakiri
Scénario : Takashi Ujita
Avec : Ryo Kase
Photo : Ryuto Kondo
Musique : Jim O'Rourke
Durée : 2h32
Note FilmDeCulte : ****--
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Cinq événements en apparence sans importance se déroulent à Kaitan City, une ville du nord du japon. Les tramways filent à travers la vie des personnes liées à ces événements et la neige finit par recouvrir chacune d'entre elles. Chaque protagoniste continue à vivre tout en sachant ce qu'il a perdu, regretté et pleuré. L'ensemble de ces événements est peut-être bien notre propre histoire.

A BONHEUR CITY

Huitième film d'un cinéaste japonais dont l'œuvre reste méconnue en France, Sketches of Kaitan City est adapté des nouvelles de Yasushi Sato, situées à Hokkaido, la région la plus au nord du Japon. Hiver neigeux, soleil qui tombe à l'heure du goûter, tout le monde semble chonchon à Kaitan City, on y perd son travail, sa femme, ou son maxi-matou, rien ne semble décidé à sourire. Pourtant, Kazuyoshi Kumakiri évite quelques pièges du film chorale et quelques leçons du film social. Les câbles scénaristiques qui affligent parfois le premier restent relativement invisibles ici, les histoires se voisinent plus qu'elle ne s'envoient entre elles de gros panneaux clignotants. Pour ce qui est du film social, dans un contexte d'économie en crise, Kumakiri conserve une certaine retenue, voir la relation d'un frère et d'une sœur alors que le premier vient de perdre son travail. Kumakiri filme la ville, et ses travailleurs. La caméra, elle, reste à distance du malheureux, dont le travail était, dit-il, toute sa vie, tandis que la sœur tient à honorer malgré tout les traditions de fin d'année en allant voir, lors d'une très belle scène, le soleil se lever. Les personnages de Sketches of Kaitan City regardent souvent le ciel, les étoiles dans la nuit noire, celles, factices, dans un planétarium. Pas de sensiblerie pour autant, à l'image du portrait d'une grand-mère dont Kumakiri décrit le simple quotidien, pour ne pas dire spartiate, avec sobriété. Certainement trop long (2h32), Sketches of Kaitan City atteint ses limites lorsque les couches de pathétique commencent à s'accumuler. L'étrange toute-fin parvient à faire éclore une douceur incongrue d'un décor pourtant gris, malmené par des machines de chantier.

par Nicolas Bardot

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Sketches of Kaitan City est présenté ce soir et le mardi 18 octobre à la Maison de la Culture du Japon, dans le cadre de la rétrospective Kansai, l'autre cinéma japonais.

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