Simpson - Le film (Les)
The Simpsons Movie
États-Unis, 2007
De David Silverman
Scénario : James L. Brooks, Matt Groening
Avec : Dan Castellaneta
Durée : 1h30
Sortie : 25/07/2007
Comme si les poissons à trois yeux ne suffisaient pas au lac surpollué de Springfield, la menace toxique s’accroît à tel point que le gouvernement américain décide d’enfermer "la pire ville d’Amérique" sous un dôme de verre indestructible. Comme Homer a une part de responsabilité dans l’affaire, l’irascible foule d’habitants chasse les Simpson de la ville.
SPIDER-PIG, SPIDER-PIG. DOES WHATEVER A SPIDER-PIG DOES.
Les créateurs des Simpson jonglaient avec l’idée depuis des années. Faire passer la famille de yellow trash sur grand écran était séduisant mais risquait également de diluer la force des épisodes dans le grand format des salles obscures. Brisons le suspens: le résultat fonctionne à merveille. Les auteurs ont parfaitement compris que l’on n’écrit pas une série télé comme un film et la réalisation a été revue et corrigée pour s’adapter (un peu) au besoin de spectaculaire du spectateur moyen. Pourtant, on retrouve l’esprit frondeur de la série, en plus grand et plus large. Clins d’oeils au spectateur (voir l’hilarante scène d’introduction), références multiples, moqueries de la Fox, bêtise congénitale de Homer et étranglements de Bart; bref tout ce qui fait le sel de la série est condensé dans 90 minutes plaisantes à souhait. Le film fait même mieux: il se permet d’aller plus loin que la série en montrant Bart nu en – presque – full frontal et Homer d’adresser deux majeurs (de mains à quatre doigts bien sûr) à la foule en colère. De plus, l’intrigue est menée tambour battant, laissant presque le sentiment d’un film trop court, se terminant abruptement après une séquence mémorable où Homer se distingue à la fois par son volontarisme et son incompétence. Mais comme la fortune sourit aux audacieux (et aux simples d’esprit apparemment), il finira par sauver la mise devant une foule aussi prompte à célébrer qu’à châtier. Si on retrouve tous les ingrédients de la série télé, la saveur s’avère être un peu différente, décalée, jouant sur un registre d’humour très légèrement distinct.
CAN HE SWING FROM A WEB? NO HE CAN'T, CAUSE HE'S A PIG
Si peu de détails sur l’intrigue avaient filtré – une opération d’intoxication avait même été menée sur le net par les producteurs – il faut reconnaître que celle-ci n’a que peu d’intérêt. L’histoire sert principalement de prétexte pour les pérégrinations de Homer et de sa famille, entre déchirement rituel et belle entente familiale (une fois de plus, Marge est sur le point de quitter son mari). Il ne faudra pas s’attendre à voir l’univers de la série rentrer en ébullition, le terrain est balisé et ne prend pas vraiment de risques. De plus, on pourra regretter qu’il n’y en ait que pour les Simpson. Le reste des habitants de Springfield fait malheureusement de la figuration. Et même si Homer suffirait à lui seul à remplir de sa stupidité et de sa maladresse plusieurs films, on peut se sentir frustré de ne pas voir Apu ou Burns prendre part à l’intrigue. Pourquoi Sideshow Bob n’apparaît-il pas? Le métrage apparaît comme un immense test réussi pour ce que pourrait être le véritable film Simpson, un truc énorme où tout Springfield serait mobilisé. Ici on frôle le film intimiste, centré sur quatre personnages et demi, mais montrant que la série et ses auteurs en ont encore tellement sous le talon, que d’autres films seraient envisageables et que les scénaristes pourraient définitivement se lâcher. En attendant, il serait idiot de bouder notre plaisir en se privant de l’une des plus belles tranches de rigolade de cet été. Homer Simpson et ses acolytes sur grand écran, ça ne se refuse pas.
En savoir plus
Les Simpson, en plus d’avoir révélé la famille la plus crétine du monde, a en plus vu parmi ses créatifs s’épanouir Conan O’Brien, animateur d’un talk show hyper populaire aux Etats-Unis, mais surtout Brad Bird, heureux réalisateur chez Pixar des Indestructibles et de Ratatouille.