Simon Werner a disparu...

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Simon Werner a disparu...
France, 2010
De Fabrice Gobert
Scénario : Fabrice Gobert
Avec : Laurent Capelluto, Esteban Carjaval Alegria, Ana Girardot, Jules Pelissier
Photo : Agnès Godard
Musique : Sonic youth
Durée : 1h27
Sortie : 22/09/2010
Note FilmDeCulte : *-----
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Mars 1992 dans une petite ville de la Région Parisienne. Lors d’une soirée bien arrosée, des adolescents découvrent dans la forêt un corps apparemment sans vie, enfoui dans les broussailles. Quinze jours plus tôt. Au lycée Léon Blum, un élève de Terminale C, Simon Werner manque à l’appel. Des traces de son sang sont retrouvées dans une salle de classe. Fugue, enlèvement, suicide, meurtre ? Toutes les hypothèses sont envisagées par ses camarades. Quelques jours plus tard, une élève de la même classe est notée absente sans que ses parents sachent où elle est. Une jeune fille apparemment sans histoire et sans lien direct avec Simon. Le lendemain, un troisième élève, toujours de la même classe, disparaît à son tour…

LE COLLÈGE DES CŒURS BRISÉS

Sept ans après sa palme d’or, Elephant n’en finit toujours pas d’inspirer les jeunes cinéastes. Après le déjà très similaire 2h37 présenté à Cannes en 2006, voici venir Simon Wener, également vu à Cannes (cette année), et tout autant inspiré du film de Gus Van Sant. On y retrouve en effet le même univers ouaté de campus estival où errent des ados suivis (forcément) de dos, la structure toute en répétitions et nuances, les variations de points de vue sur un même micro-événement, etc… Bref, un hommage bien appuyé qui serait attendrissant si le film avait quelque chose de personnel à rajouter à tout cela, mais qui reste un peu trop copié collé pour ne pas être embarrassant. Pourtant le film ne raconte pas la même chose, et tente en parallèle de recréer une ambiance parfois proche de films d’épouvante pour teenagers des années 70. Un mélange pas inintéressant sur le papier, d’autant plus qu’on se sait jamais vraiment à quelle époque se déroule tout ça. Et pour instaurer ce climat décalé, le film bénéficie de deux énormes atouts : la magnifique photo d’Agnès Gogard, et une BO des toujours excellents Sonic Youth (même si on se demande un peu comment ils se sont laissés convaincre … ).

Voilà, le décor est planté, les intentions sont là, mais boum badaboum ! Ce bien beau vernis ne parvient pas longtemps à cacher l’ineptie assez consternante du scénario à la base. Il faut en effet se pincer pour arriver à croire que le scénariste/réalisateur a le même âge que ses personnages, tant ceux-ci sont ridicules et caricaturaux. Chacun des personnages (le souffre-douleur tout droit sorti du Petit Nicolas, la punkette lookée comme une sous-L5...) manque tellement de crédibilité qu’on les croirait sortis de la plume du staff d’AB productions. Les dialogues souffrent également d’un manque total de naturel, de la première à la dernière phrase (quel genre d’ado appelle ses amis par leur prénom, dans la vraie vie ? Exemple : « Oh mais tais-toi Jérémie! »). Le suspens et la paranoïa que le film tente d’instaurer (la piste de la pédophilie est évoquée) ne débouche au final que sur du vent, comme dans une pauvre blagounette où on aurait joué à se faire « bouh ! » entre potes. Bref, Simon Werner a disparu… est une belle coquille vide, dans lequel l’argent investi est inversement proportionnel à la qualité du scénario, écrit par un faux petit malin. Trop branché pour être honnête.

par Gregory Coutaut

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